Que ce soit dans les habitations ou sur les lieux de travail, le tri sélectif s’impose progressivement dans le quotidien de chacun. Appelé à devenir un réflexe, le tri sélectif nécessite peu et apporte beaucoup. Explications.
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« Le défi urgent de sauvegarder notre maison commune inclut la préoccupation d’unir toute la famille humaine dans la recherche d’un développement durable et intégral, car nous savons que les choses peuvent changer. » Dans son encyclique intitulée Laudato si’, le pape François invite à « un nouveau dialogue sur la façon dont nous construisons l’avenir de la planète ». « Nous avons besoin d’une conversion qui nous unisse tous, parce que le défi environnemental que nous vivons, et ses racines humaines, nous concernent et nous touchent tous », explique-t-il.
Un Français produit chaque année 390 kilos de déchets ménagers en moyenne
Mais comment participer concrètement à la sauvegarde « de notre maison commune » ? Parmi les nombreuses réponses, Aleteia vous propose aujourd’hui de s’arrêter sur le tri sélectif. Comme son nom l’indique, il consiste à trier les déchets suivant leur nature : métaux, papier, verre, organique… afin de faciliter leur traitement ou recyclage. Depuis la Conférence environnementale de septembre 2013, marquée par l’émergence dans la politique française de la notion d’économie circulaire, la politique déchets s’intègre désormais dans un objectif plus large et plus transversal afin de sortir du modèle classique « linéaire » de production et de consommation (extraire, produire, consommer, jeter) pour réduire la consommation de ressources et les utiliser de manière aussi efficace que possible, détaille l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME). D’après l’Agence, plus de 320 millions de tonnes de déchets sont ainsi produits chaque année en France. En moyenne, un Français produit chaque année 390 kilos de déchets ménagers. Sur les 30 millions de tonnes de déchets des ménages, un tiers seulement est recyclé, le restant étant incinéré ou jeté.
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Car c’est bien cela l’enjeu : limiter le gaspillage de nos ressources. Pour Jennifer, jeune trentenaire, le tri sélectif est progressivement devenu une évidence. « Quand nous habitions à Issy-les-Moulineaux, nous n’avions aucun tri sélectif dans notre immeuble. Nous avions donc une seule poubelle pour tout à l’exception du verre que nous allions jeter tous les dix jours dans une poubelle dédiée comme il y a dans toutes les grandes villes », détaille la jeune femme. Depuis son déménagement en Haute-Savoie, un changement s’est progressivement opéré. « Depuis que nous vivons en province, nous faisons le tri sélectif intégral. Il n’y a pas de système de bacs de couleurs comme dans les grosses communes, mais nous faisons une poubelle normale et une poubelle à trier à côté. Une fois par semaine, nous embarquons la poubelle à trier au point de tri de notre village et on répartit : le papier avec le papier, l’emballage avec l’emballage, le verre avec le verre. Pour tous ce qui est déchets organiques, on fait notre propre compost », rapporte Jennifer. Aujourd’hui elle reconnait même : « Je m’en veux quand je me trompe dans le tri ».
Une éthique écologique du quotidien
Les chrétiens sont, comme tout le monde, appelés à une éthique écologique du quotidien. Dans son discours, le pape François rappelle que de telles habitudes doivent être inculquées dès l’enfance afin qu’elles deviennent spontanées. Car l’éducation tient un rôle central dans la conversion écologique. Par le biais du scoutisme, par exemple, de nombreux jeunes apprennent à adopter une attitude respectueuse de la nature.
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Et qu’en est-il des lieux de travail ? Caroline, cadre parisienne, dispose dans son entreprise de bacs destinés au tri sélectif. « Ne plus avoir sa propre poubelle et devoir se lever pour trier et jeter ses déchets est un peu perturbant au début. Mais on s’y habitue… de toute façon, je n’ai pas vraiment le choix ! », souligne-t-elle. Chez elle, Caroline ne fait pas le tri sélectif, à l’exception du verre. « Je n’ai pas eu l’exemple de mes parents, ce n’est pas une habitude que j’ai prise plus jeune », se justifie-t-elle. Athénaïs, chargée d’études dans une entreprise de la capitale, dispose quant à elle sur son lieu de travail de boîtes Paprec près des imprimantes. « Mais rien n’est fait pour le plastique et le verre », se désole-t-elle. « On devrait au minimum avoir une poubelle pour le recyclabe et une pour le non recyclable dans notre bureau. Au lieu de trois poubelles dans trois bureaux, dans la pièce dans laquelle je suis, on devrait mettre deux poubelles, une verte et une jaune, mutualisées. Certes il faudra se lever pour mettre un papier dans la poubelle jaune mais ce serait quand même mieux pour l’environnement ! »
“Nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants”
À force de pédagogie, le tri sélectif entre dans les mentalités. Lentement mais sûrement. Pour Jennifer, il faudrait même aller plus loin : « Trier devrait être un devoir citoyen et il faudrait instaurer des amendes quand ce n’est pas fait. Bien sûr, à chaque commune de mettre en place tous les dispositifs qu’il faut pour permettre à chacun de le faire facilement. En procédant de la sorte, chacun prendra la mesure de tous les emballages utilisés qui ne servent à rien. Nous avons une responsabilité vis-à-vis de cette terre qui ne nous appartient pas. Antoine de Saint-Exupéry a eu cette très belle phrase : “Nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants”. À nous d’en prendre soin ».