C’est une des conclusions apportées par l’étude sur le bonheur, menée par Harvard durant 75 années, et dont les résultats ont été révélés fin 2015. En novembre 2015 a abouti une longue étude longitudinale, intitulée The Harvard Study of Adult Development, menée sur une période de 75 ans aux États-Unis. Des chercheurs de la Harvard Medical School ont suivi à la loupe le quotidien de 700 hommes, issus de deux échantillons distincts : l’étude Grant suivait des étudiants du collège Harvard des classes de 1939-1944, et l’étude Glueck s’intéressait à des jeunes défavorisés non-délinquants, qui avaient grandi dans les quartiers de Boston entre 1940 et 1945.
L’étude Harvard sur le bonheur
Alors que, généralement, les études s’arrêtent au bout d’une dizaine d’années, faute de moyens, dans le cas présent, pas moins de quatre directeurs d’étude se sont succédés depuis 1938 pour mener à bien les recherches en vue de percer le secret du bonheur et déterminer ce qui contribue à une vie longue, saine et heureuse. Résultat des courses, ce ne sont ni la richesse, ni la célébrité qui rendent heureux, mais la qualité des relations avec son entourage.
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Trouver le bonheur dans la simplicité
L’étude se penche notamment sur le rapport entre l’enfance et l’âge adulte. Les résultats révèlent qu’une enfance malheureuse n’est pas rédhibitoire pour être heureux à l’âge adulte. Néanmoins, ils démontrent qu’une enfance heureuse, incluant une certaine cohésion familiale et des relations maternelles chaudes, est source de force pour la vie. L’étude affirme que l’engagement des enfants dans des activités sportives, dans des clubs et dans les tâches ménagères contribue à leur épanouissement futur.
Les tâches ménagères développent le sens de la responsabilité
Ménage, rangement, repas… Faire participer les enfants aux tâches ménagères développe selon l’étude leur sens de la responsabilité et leur apprend à faire des choses même quand ils n’en ont pas envie. C’est également les sensibiliser aux valeurs d’entraide et de respect d’une “maison commune”. C’est leur apprendre à coopérer pour réussir ensemble.
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En accomplissant ce que nous appelons des « corvées » ménagères, l’enfant se sent utile et compétent, et même valorisé lorsque vous le félicitez. C’est la raison pour laquelle des grands éducateurs avaient déjà élaboré des pédagogies basées sur la responsabilité et l’autonomie des enfants. C’est le cas des pédagogies de Célestin Freinet et de Maria Montessori. Les tâches ménagères, telles que nettoyer la table après avoir fait de la peinture ou arroser une plante, sont l’occasion d’un apprentissage à la fois technique et social pour l’enfant, investi d’une mission par rapport aux autres.
Les succès professionnels liés aux tâches ménagères faites enfant
Dans une conférence-vidéo percutante datant de novembre 2015, Julie Lythcott-Haims, mère de deux adolescents et auteur du best-seller Comment éduquer un adulte, affirme que l’enfance doit être « bâtie sur l’amour et les tâches ménagères», et non sur l’inquiétude des bonnes notes et de la bonne université.
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Le public rit, mais elle enchaîne : « L’étude Harvard a démontré que les succès professionnels sont liés aux tâches ménagères faites enfant. Et que plus tôt ils commencent, mieux c’est. (…) En sortant les poubelles ou en faisant la lessive, les enfants réalisent que dans la vie, ils doivent travailler. Ranger leur chambre, faire leur lit, ce sont des petites tâches qu’un enfant peut faire aisément. Des petites tâches aujourd’hui qui peuvent avoir un grand impact sur l’adulte qu’il sera demain. En lui confiant ces corvées, vous lui montrez que certains travaux doivent être faits, vous lui apprenez le sens du travail d’équipe et de la coopération ».