Articles, manifestes et pétitions mènent un véritable combat médiatique depuis la publication d’un communiqué le 23 février dernier par la Fédération nationale des Collèges de gynécologie médicale sur les « risques » liés aux méthodes naturelles de régulation des naissances. La bataille divise le corps médical, entre ceux qui accusent ces méthodes d’être à l’origine de nombreux avortements et ceux qui plaident pour une meilleure information et formation à ces méthodes.
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Il y a comme un vent de panique qui souffle autour du sujet de la contraception, depuis que la Fédération nationale des Collèges de gynécologie médicale a rendu un communiqué le 23 février dernier, afin d’alerter sur « les risques des méthodes de contraception naturelles » et de dénoncer des méthodes dites archaïques « dont la fiabilité est un leurre ».
Dès lors, de grands médias nationaux (Le Point, Sciences et Avenir, Le Parisien, France Info) se sont emparés du sujet et l’ont relayé, en omettant cependant de se pencher sur la définition précise des « méthodes naturelles de régulation des naissances », qui ne regroupent pas toutes le même procédé, et n’ont pas toutes le même taux de fiabilité.
Quelle méthode naturelle ?
En réaction à cette vague médiatique, un collectif regroupant ce jour plus de 350 médecins, sages-femmes, gynécologues et pharmaciens, ont pris la défense, à l’initiative de Marion Vallet, sage-femme, formatrice de professionnels de santé et chargée d’enseignement à la faculté de médecine et maïeutique de Lille, des méthodes d’observation du cycle féminin (MOC). « Quand cesserons-nous de faire croire aux femmes que les méthodes scientifiques d’observation du cycle sont archaïques, peu fiables, approximatives, aléatoires ? Interroge la jeune femme dans un manifeste. Quand cesserons-nous de leur laisser penser que sans nous, professionnels de santé, elles ne peuvent se connaître? Les femmes ont le droit de comprendre comment fonctionne leur organisme. Les femmes en sont capables. »
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Dans une tribune publiée le 1er mars et intitulée « Stop à la désinformation autour des méthodes naturelles de contraception », ces professionnels de santé forment le vœu d’apporter aux praticiens et au grand public une information claire sur les méthodes d’observation du cycle, méthodes à la fois naturelles et scientifiques, non-invasives et fiables.
La question de la fiabilité
Car toutes les méthodes naturelles de contraception ne sont pas les mêmes. Les méthodes d’observation du cycle féminin (MOC), de plus en plus prisées en raison des risques et des effets indésirables liés à la pilule ou au stérilet, sont à distinguer d’autres méthodes naturelles, telles que la méthode Ogino-du calendrier, applications de prédiction de l’ovulation sur smartphones, celle du retrait ou des températures seules. Ces dernières ont une fiabilité insuffisante, ne prenant pas en compte la spécificité et le rythme de chaque femme.
En réalité, les MOC sont fondées sur une connaissance précise de la physiologie de l’ovulation et du cycle menstruel. Ces méthodes requièrent une observation et une analyse quotidienne des symptômes corporels de fertilité, selon un protocole scientifiquement établi et validé. La femme sait ainsi, au jour le jour, si elle se situe dans une période de fertilité ou d’infertilité.
Pas de bricolage
Les MOC nécessitent une formation auprès de moniteurs qualifiés. Elles englobent les méthodes Billings (observation de la glaire cervicale), FertilityCare, également appelée Modèle Creighton (observation de la glaire cervicale), Sympto-thermique (observation de la glaire cervicale, de la température basale, et de la position du col utérin), et Marquette (observation de la glaire cervicale, tests urinaires de LH et oestradiol).
Marion Vallet reconnaît, dans son manifeste, que les MOC, « pour garantir un fort taux d’efficacité, nécessitent rigueur, formation et aucun bricolage ». Mais elle appelle à témoigner de la façon dont de « nombreuses femmes, de nombreux couples, les intègrent aisément dans leur vie et en sont parfaitement satisfaits. »
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