Les Associations familiales catholiques (AFC) invitent les citoyens à contrer la nouvelle offensive sur une série de sujets sociétaux lancée à la faveur des États généraux de la bioéthique.En plein États généraux de la bioéthique, une tribune, signée par 156 députés et publiée dans Le Monde affiche leur volonté de faire évoluer la loi française vers une légalisation de l’euthanasie. Cette initiative inquiète les Associations familiales catholiques (AFC) qui dénoncent par la voix d’Aude Ducros “une volonté affichée de ces élus de brusquer les débats”.
La loi Claeys-Leonetti sur la sellette
Pourtant, explique-t-elle, il n’y a pas d’urgence à légiférer à nouveau sur la fin de vie. La loi Claeys-Leonetti, qui fut adoptée en janvier 2016, après des débats longs et houleux, est encore loin d’être appliquée. Cette loi prévoit — entre autres mesures — un accès des patients aux soins palliatifs afin de prévenir les situations de souffrances intolérables et continues. Or, ce sont ces situations de souffrances qui justifient, aux yeux des partisans de l’euthanasie, une évolution de la loi française.
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L’inquiétante offensive médiatique des partisans de l’euthanasie
Aude Ducros s’étonne donc de ce regain d’effervescence en faveur de l’euthanasie, incarné par Jean-Luc Romero, président de l’association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD). Ce dernier se réjouit en effet d’une “nouvelle effervescence” en faveur de l’euthanasie, et assure qu’il obtient des réponses favorables de députés qui ne s’étaient jamais exprimés jusqu’alors sur la question.
Le front de la PMA
La question de l’accès des mères célibataires à la procréation médicalement assistée (PMA) revient également à la faveur de ces États généraux, et les AFC se montrent vigilantes sur cette possible évolution. Fort de l’avis favorable du Comité consultatif national d’éthique, rendu en juin 2017, le gouvernement se dit prêt à faire évoluer la législation sur la PMA, pour en étendre l’accès “aux couples de femmes et aux femmes célibataires”.
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Comment se passe un débat des États généraux de la bioéthique ?
Or, les AFC avertissent de la relation qui existe entre PMA et gestation pour autrui (GPA) : la GPA, par le biais d’une mère porteuse, suit de près la PMA. Aussitôt que l’on aura accordé la PMA aux femmes célibataires ou en couple homosexuel, les hommes célibataires ou en couple homosexuels pourront faire valoir les mêmes arguments que les femmes pour se voir accorder un “droit à l’enfant”. L’association craint que cela entraîne toutes les dérives que connaissent les pays ayant légalisé cette pratique, à savoir la marchandisation de l’enfant et des mères porteuses.
Faites entendre sa voix !
“+Or, rappelle Aude Ducros, ces questions sociétales concernent tous les citoyens.” Elle invite donc les citoyens à participer, chacun à leur niveau, aux débats des États généraux de la bioéthique. Par exemple, en participant aux forums ou aux enquêtes en ligne.
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Quel est le comité qui veille sur les États généraux de la bioéthique ?
“C’est aussi le moment d’interpeller vos élus”, assure-t-elle. Beaucoup d’entre eux n’ont pas un avis bien fixé sur les questions de bioéthiques, et sont d’autant plus attentifs à l’avis de leurs électeurs. Ces questions de bioéthiques ne sont pas réservées à des spécialistes, et il ne faudrait pas croire que les élus sont nécessairement plus savants que les électeurs sur ces questions. Aude Ducros se souvient, en particulier, avoir constaté que l’un de ses interlocuteurs, sénateur, ne connaissait pas clairement en quoi consistait une PMA. Elle conclut : “Nos élus ne peuvent pas tout savoir, ni être compétents en tout, à nous de les aider à réaliser correctement leur mission !”
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