Artiste et catholique militant, Nicolas de Palmaert a suivi la voie la plus risquée : vivre de ses passions. Sa foi en est une, mais son métier n’en est pas séparé, ni épargné. Un deux en un qu’il conjugue aisément et qu’il n’arrêterait pour rien au monde. Son témoignage révèle l’itinéraire d’un “chercheur”, désireux de mettre son talent au service de l’Église.
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L’Atelier des Palmar est l’antre dans laquelle Nicolas travaille ses créations et s’inspire de son plus grand modèle : Jésus. Du haut de sa grande taille et habillé d’une barbe à l’irlandaise, il n’a rien d’un enfant qui suivrait naïvement un homme qu’il prend pour un héros. Le Christ lui a suffisamment montré son amour pour qu’il puisse décider de lui offrir le maximum. S’il se donne à fond dans sa mission de graphiste et de peintre, ce n’est pourtant pas sans épreuves ni quelques découragements. Mais la devise thérésienne “Je choisis tout”, qui lui sied assez bien, prend bien souvent le dessus. Il affûte sans cesse son crayon, son pinceau, son coup d’œil, dès que le temps le lui permet. C’est sa manière de lier davantage l’ouvrage au coeur et de s’améliorer.
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Une prière qui le poursuit depuis 15 ans
Formé aux Arts décoratifs de Paris, il commence dès sa sortie à travailler dans un esprit missionnaire pour le projet “Holywins” (La sainteté l’emporte) monté par Raphaël Cornu-Thénard. Une semaine avant, il priait pour trouver un emploi à la sortie de l’école, une de ses grandes craintes. Et d’interpeller le Seigneur pour lui dire : “Tu t’occupes de me trouver du travail et je Te garantis que je mettrais tout le talent que j’ai à Ton service, au moment où Tu me le demanderas”.
N’étant pas tombée dans l’oreille d’un sourd, cette prière le poursuit ainsi depuis quinze ans sans qu’il ait eu à chercher du travail. Cela ne l’empêche pas d’avoir des projets hors de l’Église, pour des sociétés d’avocats, des boîtes, des projets artistiques profanes. Il fait aussi de la scénographie, continue de dessiner, de peindre et réalise des produits d’évangélisation (affiches, visuels) pour les multiples missions d’Anuncio, une équipe consacrée à l’évangélisation.
Le Christ ne reste jamais loin, comme une urgence de Le suivre. “Je suis redevable de ce qui arrive maintenant et je veux continuer, confie-t-il. Au moment de partir, j’aurai le sentiment du devoir accompli”. Son engagement spirituel s’exprime également dans des illustrations de médias, de livres, tels des formats de bande-dessinée sur les bienheureux Charles de Foucauld et Jerzy Popieluszko ou encore des affiches d’événements pour le sanctuaire de sainte Thérèse de Lisieux ou le 1000e anniversaire de l’église de Saint-Germain-des-Prés.
L’Église et le graphisme
Multi-casquettes, il tient à son statut d’atelier graphique, plus proche de la création artistique que la publicité ou la démarche d’une boîte de communication, toutes deux plus mercantiles. Il ne veut pas être confondu avec elles. L’Église, selon lui, y puise trop ses sources d’inspiration pour communiquer visuellement sur ses actions, parfois à tort alors qu’elle possède ses propres codes et une symbolique forte. À ce titre, il estime important de “réfléchir avec nos propres moyens, qui sont très forts et puissants, que l’on peut transmettre et même promouvoir”, et même à ne pas hésiter à exprimer “notre propre voix, jusqu’à aller sur le terrain des autres pour pouvoir exister”.
Le créatif et l’art sont des outils intéressants, facilement déclinables au sein des activités de diffusion et de communication des différentes instances religieuses. Par exemple, les paroisses “possèdent toutes une porte énorme et des façades nues qui donnent sur la rue, qu’on pourrait investir pour embellir l’église et évangéliser”, comme Nicolas l’a déjà fait pour celle de Notre-Dame de Lorette, accueillant ainsi le visiteur d’une œuvre à la fois avenante et spirituelle.
Pourquoi tant de désir à travailler pour un message laissé il y a deux mille ans ? Pourquoi s’aiguiser sans cesse pour être un meilleur instrument ? Pourquoi avoir décidé de Le suivre ? “Le mot n°1 pour moi est : “Servir”, de notre mieux, pour être prêt demain et toujours mieux. Je suis resté scout dans ma manière d’être, qui est une vraie pédagogie et je vis des promesses que j’ai faites un jour”.
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Nicolas de Palmaert présentera une exposition sur l’héritage et l’influence des affichistes du XXe siècle sur ceux du XXe, à travers la figure du peintre et affichiste Charles Loupot, le 11 avril prochain à la Cité internationale des arts, 18 rue de l’Hôtel de Ville, 75004 Paris.