À quelques semaines du grand gala de la mode du Metropolitan Museum of Art de New-York, Donatella Versace, Anna Wintour et un cardinal de la Curie romaine se sont donnés rendez-vous à Rome pour donner le coup d’envoi d’un partenariat inédit.
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Cela n’échappera pas aux amateurs de mode, le 7 mai prochain aura lieu le gala du Metropolitan of Art de New York, où toutes les plus grandes stars américaines apparaîtront vêtues de leur tenues les plus flamboyantes. Et pour cause, les convives devront se conformer au thème de l’édition : les vêtements liturgiques. L’événement inaugurera ainsi l’exposition inédite « Corps Célestes : la mode et l’imagination catholique », mettant en lumière l’influence de l’Église dans la mode, qui ouvrira ses portes du 10 mai jusqu’au 8 octobre 2018.
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Des créateurs de mode s’inspirent des vêtements… liturgiques !
Le tapis rouge promet des scènes peu banales, dont nous avons pu avoir un avant-goût à Rome le 26 février lorsque Vogue, Versace et le Vatican étaient tous trois représentés au cours d’une soirée romaine au Palazzo Colonna – ancienne résidence papale – à Rome. La styliste Donatella Versace, la rédactrice en chef de Vogue Anna Wintour mais aussi le cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pour la culture, se sont ainsi donnés rendez-vous pour lancer le compte à rebours avant l’inauguration de l’exposition.
Des tiares et des chasubles
En plus de robes et des accessoires de créateurs inspirés par la Bible et l’histoire de l’Église – Coco Chanel, Jean Paul Gaultier, Galliano, Dolce & Gabbana, Yves Saint Laurent – les visiteurs pourront admirer des vêtements liturgiques, des capes, des mitres, ainsi que des tiares, du XVIIIe siècle jusqu’à aujourd’hui. Quelques unes des plus splendides pièces de la mostra ont ainsi été dévoilées par le conservateur de l’exposition Andrew Bolton durant cette soirée romaine sous une musique D’Ennio Morricone composée pour le film The Mission.
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Quand la spiritualité inspire le monde de la mode
La fameuse chasuble de Jean-Paul II à l’occasion de la Journée mondiale de la jeunesse à Paris en 1997 dessinée par Jean Charles de Castelbajac sera de la collection : “C’est un vêtement brodé à la main orné de croix byzantines conçues par la Maison Lesage, l’une des maisons de broderie les plus anciennes de la Haute couture française”, a expliqué le conservateur à l’agence Associated press.
Évoquer le sacré par la mode
Il sera également possible de contempler une cape blanche brodée de fil d’or portée autrefois par Benoît XV, ainsi qu’une mitre diamantée sertie d’émeraude, de saphir ayant un jour coiffé Léon XIII. “Certains pourraient considérer la mode comme un moyen impropre ou inconvenant par lequel aborder le sacré ou le divin”. Mais selon lui “le vêtement est au centre de toutes les discussions sur la religion car il témoigne des allégeances religieuses et, par extension, des différences religieuses”.
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Plaidoyer pour une mode pudique mais élégante
Pour le cardinal Gianfranco Ravasi, nul doute que Dieu prend très au sérieux l’esthétique comme en témoigne la beauté de sa création. “Dieu était préoccupé par l’habillage de ses créatures”, a-t-il souligné. C’est ce qu’atteste les passages bibliques de la genèse évoquant Adam et Eve : “Alors leurs yeux à tous deux s’ouvrirent et ils se rendirent compte qu’ils étaient nus. Ils attachèrent les unes aux autres des feuilles de figuier, et ils s’en firent des pagnes”.
L’habillement est donc à la fois une nécessité matérielle mais aussi un acte profondément symbolique, a-t-il assuré devant une foule de journalistes fashionistas romaines certainement quelque peu médusés.