Pendant des décennies, il était connu sous le nom de “pierre des graffiti”. Placé près d’un mur dans un coin du Saint-Sépulcre de Jérusalem, ce grand bloc de pierre qui invitait les pèlerins à gribouiller dessus, serait, en réalité, l’autel primitif du sanctuaire.
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Alors que le Saint-Sépulcre est actuellement en pleine restauration en raison de ses fondations fragiles qui risquent de faire s’effondrer le tombeau du Christ, des chercheurs israéliens ont fait une étonnante découverte, révèle le magazine Smithsonian. La célèbre “pierre des graffiti” vient d’être examinée sur son autre côté après avoir été soulevée à l’aide d’une immense grue. Cette pierre, lourde de deux tonnes, cachait sur un côté une décoration en forme de cercles complexes réalisée avec du porphyre et du marbre. Amit Re’em, de l’Autorité israélienne des antiquités, s’est rendue immédiatement dans une bibliothèque de Jérusalem pour déchiffrer ces traces et en déterminer l’origine. Avec l’aide d’un historien, elle a tenté de reconstituer l’odyssée de cette pierre afin de savoir ce qu’elle pouvait révéler.
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Les chercheurs suggèrent que cette pierre, de la taille quasiment d’une table à manger, aurait fait partie du maître-autel du XIIe siècle réalisé par les Croisés médiévaux et sur laquelle la messe a été célébrée pendant 500 ans. Ils ajoutent que la conception complexe de la pierre, réalisée dans un style romain, suggère un lien direct avec la papauté. En effet, les Croisées se sont emparés du Saint-Sépulcre au XIIe siècle, répondant à l’appel du pape Urbain II les exhortant, en 1095, à aider l’Empire byzantin à récupérer le territoire longtemps gouverné par les musulmans.
À leur arrivée au Saint-Sépulcre, les Croisés ont éjecté le clergé orthodoxe grec qu’ils soupçonnaient d’hérésie et de complicité avec les dirigeant islamiques, et ont tué des milliers d’habitants musulmans et juifs de la ville. Ils ont, ensuite, entrepris de grands travaux de restauration et ont reconstruit l’église dans un style roman et gothique. Le contrôle de Jérusalem par l’Europe occidentale ne dura que jusqu’en 1187. À cette époque, l’armée musulmane de Saladin vint reconquérir la ville et les Croisés furent chassés en 1291.
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En 1808, un incendie a détruit une grande partie de l’église. L’édicule abritant le tombeau fut reconstruit et l’autel, que les Croisés avaient construit à côté, disparu dans la rénovation. C’est donc très certainement cette “pierre de graffiti” qui a servi d’autel, selon les conclusions actuelles des chercheurs. La restauration du Saint-Sépulcre, qui doit s’étaler sur presque un an, va sans douter permettre d’en savoir un peu plus sur cette mystérieuse pierre dans les mois à venir.