Le jésuite américain John Hardon (1914-2000) était un homme d’une grande piété. Outre une œuvre catéchétique immense et une contribution singulière à l’après Vatican II, il était particulièrement attaché à la messe et à l’adoration.
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Né en 1914 en Pennsylvanie, John Hardon grandit dans une famille catholique fervente. Il fut notamment marqué très tôt par la grande piété de sa mère, qui l’éleva seule suite à la mort accidentelle de son père alors qu’il n’était qu’un bébé. Celle-ci faisait des ménages dans des bureaux le soir puis l’emmenait à des nuits d’adoration, où il s’endormait à côté d’elle sur le banc.
En grandissant, John resta fidèle à la foi de son enfance, sans qu’elle ne faiblisse jamais tout au long de sa vie. Il reçut la communion pour la première fois à l’âge de 6 ans. Ce fut l’un des événements les plus marquants de son existence, comme il le raconte dans son autobiographie :
“Sœur Bénédicte, l’une des Sœurs de Notre-Dame qui nous préparaient à la première communion, nous avait dit : “Quoi que vous demandiez à Dieu le jour de votre communion, vous l’obtiendrez.” Lorsque je retournai à ma place après avoir communié, je demandai à Dieu sur-le-champ : “Fais de moi un prêtre.” Je me rendais à peine compte de ce que je disais, mais je n’avais pas oublié les paroles de la sœur. Quand je fus ordonné vingt-six ans plus tard, mon premier réflexe fut de remercier le Seigneur d’avoir entendu ma prière.
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En grandissant, la foi de John ne fit que se renforcer, et alors qu’il était au lycée, il ressentit l’envie de devenir prêtre. Mais ne souhaitant pas trop s’éloigner de sa mère, il entra à l’université pour devenir médecin au lieu d’intégrer le séminaire à la fin de sa scolarité.
Un grand auteur
Alors que la fin de ses études approchait, l’appel de Dieu se fit plus fort. Il dut rompre avec sa petite amie qu’il avait pourtant l’intention d’épouser, ce qui fut une épreuve douloureuse. Néanmoins, John sut que c’était la voie que Dieu avait tracée pour lui quelles qu’en soient les difficultés, et qu’il devait répondre à son appel. Il entra alors au noviciat chez les Jésuites et fut ordonné prêtre quelques années plus tard, en 1947. Après avoir prononcé ses vœux perpétuels en 1953, il se consacra à l’enseignement dans différentes universités.
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Au cours de sa carrière académique, John Hardon publia également d’importants ouvrages de théologie et de catéchèse. Il rédigea notamment Le Catéchisme catholique en 1975 à la demande du pape Paul VI, qui devint un ouvrage de référence avant la parution du Catéchisme de l’Église catholique en 1992, ainsi que Le Dictionnaire catholique moderne en 1980. Il fut par la suite régulièrement consulté lors de la rédaction du dit Catéchisme de l’Église catholique.
Une inspiration pour Mère Teresa
Ses ouvrages catéchétiques reçurent un accueil très favorable, et furent une source d’inspiration pour de grands noms tels que Mère Teresa, qui s’appuya sur des catéchèses de John Hardon pour former ses Missionnaires de la charité à la transmission de la foi. Il fonda par ailleurs une organisation dédiée à l’enseignement de la catéchèse, le Marian Catechetical Apostolate, et anima de nombreuses retraites.
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On se souvient surtout de lui en tant que grand intellectuel, de sa quête et de sa défense de la Vérité dans une Église bousculée suite au concile Vatican II. Mais c’était également un homme empreint d’une grande charité. “Je ne l’ai jamais entendu dire un mot à l’encontre de qui que ce soit. C’était un homme profondément charitable, d’une grande intégrité, et particulièrement pieux”, raconte Fr. Edmund McCaffrey, un de ses amis prêtre bénédictin.
Adorateur du Saint Sacrement
Effectivement, John Hardon avait une vie de prière très profonde et attachait une importance particulière à la messe. Ainsi disait-il : “Il n’est pas suffisant de croire intellectuellement à la messe, ni même de participer au sacrifice de la messe. Nous ne bénéficierons des grâces du sacrifice de la messe que si nous calquons l’image de la vie du Christ sur nos vies.” Il vouait également un grand attachement à la pratique de l’adoration, et passait au moins trois heures par jour en présence du Saint Sacrement.
John Hardon est mort le 30 décembre 2000 d’un cancer des os, laissant derrière lui une œuvre importante, et un exemple de fidélité dans la prière. La cause pour sa canonisation a officiellement été ouverte en 2005 par l’évêque Raymond Burke. Il est pour l’instant reconnu Serviteur de Dieu.