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Longtemps considérée comme une représentation de saint Augustin, une toile du XVIIe siècle vient de révéler, en réalité, la figure de saint François de Sales. À l'origine conservée dans l'église Notre-Dame de la Victoire et de la Paix dans l'Eure, cette toile anonyme du XVIIe siècle, legs de la famille Augustin-Normand à la fin du XIXe siècle, n'attirait pas particulièrement l'attention du diocèse. De dimensions importantes et fixée sur un mur, elle camouflait un vitrail représentant la Vierge Marie.
C'est justement à l'occasion de la restauration nécessaire de ce vitrail, que le tableau a été décroché. Constatant le très mauvais état de la toile, le tableau est envoyé dans un atelier de restauration à l'abbaye de Saint-Wandrille où se trouve trois moines restaurateurs. C'est à ce moment là que la vraie valeur de la toile a pu être révélée. Située en Normandie, l'abbaye, constituée de bénédictins de la congrégation de Solesmes, est devenue célèbre, entre autre, parce qu'il s'agit de la seule abbaye en France où les moines fabriquent leur propre bière.
Une nouvelle identification
Le frère Pascal Pradié, qui a supervisé la restauration, a pu identifier la figure de saint François de Sales. Longtemps, l'homme central fut confondu avec saint Augustin. La raison ? Tout simplement, parce que l'église, dans laquelle le tableau était conservé à l'origine, était sous la protection de saint Augustin.
Le tableau de divise en trois temps. La scène centrale représente saint François de Sales, évêque de Genève, accompagné de trois personnages. Au dessus de lui s'élève une citation latine Qod a Deo gratis accepte, gratis do qui signifie : "Ce que j'ai reçu gratuitement de Dieu, je le donne gratuitement." De part et d'autre des personnages se développent deux scènes distinctes : à gauche, le peintre a représenté l'intérieur d'une église, tandis qu'à droite il a représenté l'intérieur d'un palais.
Pendant cinq ans, l'atelier a minutieusement restauré cette toile pour en révéler toute sa beauté et retirer les retouches du début du XXe siècle, mal réalisées. L'atelier a, en priorité, stabilisé le support de l'œuvre puis effectué des retouches de peinture. La restauration a pu être possible grâce à la participation financière du diocèse mais également grâce à la générosité de nombreux donateurs. Les passionnés d'art et les fidèles, nourrissant une dévotion toute particulière à saint François de Sales, pourront désormais admirer la toile à la cathédrale Notre-Dame du Havre.