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Alleluia signifie littéralement "louez le Seigneur". Il renvoie donc à l’allégresse des fidèles. On peut donc bien comprendre que l’Église, dès son instauration, au IVe siècle, l’ai omis pendant toute la durée du carême qui est un temps de pénitence et d'abstinence préparant à la fête de Pâques.
Cette acclamation a été introduite par saint Damase pour le temps pascal, puis son utilisation a été élargie à toutes les messes, y compris pour les défunts, par saint Grégoire le Grand, avant d’en être supprimée ainsi que pendant la période de carême. Au Moyen Âge, avant le commencement du carême, on faisait ses adieux à l’Alléluia comme à un ami qu’on ne doit plus revoir avant longtemps.
Pendant le temps du carême, l’Alléluia est remplacé par une autre acclamation, un trait — genre de psaume — que l’on trouve dans le recueil des chants grégorien (Graduel), ou par un verset avant l’Évangile. Mais outre la raison spirituelle liée à la dimension pénitentielle du carême, "on peut y voir une pédagogie de l’Église pour éviter une lassitude que peut engendrer une trop grande routine de la liturgie", soulignent les spécialistes.
Pas de Gloria non plus
Ces acclamations revêtent aussi des formes variées : avec plusieurs versets, avec un seul verset propre au dimanche, avec une acclamation brève qui répond à chaque verset etc. L’important est d’en conserver la dimension d’acclamation. Il est également possible d’utiliser le terme "maranatha", mot araméen qui signifie littéralement "Notre Seigneur, viens", né dans les premières communautés chrétiennes de la région palestinienne.
Comme l'Alléluia, le Gloria (ou Gloire à Dieu) revêt indubitablement un caractère festif, enjoué, telle une joyeuse acclamation et ne peut dont être présent pendant la période de carême. Cette hymne exprime les quatre fins de la Messe : adoration de Dieu, l'action de grâce, le pardon des péchés et la remise des peines ainsi que la demande de nouvelles grâces. Elle a été introduite au IIe siècle dans la messe de la nuit de Noël, avant d’être généralisée aux messes des dimanches, à partir du VIe siècle. Au départ seuls les évêques pouvaient la dire puis elle s’est étendue à tous les prêtres.
Ainsi, notre objectif pendant le carême n'est pas de nous réjouir, mais de pleurer nos péchés, en regardant ce qui nous empêche d'avoir une relation authentique avec Dieu. Une fois que ceux-ci sont supprimés par la prière, le jeûne et l'aumône, nous pouvons nous réjouir à nouveau à Pâques, car ce n'est pas seulement la résurrection du Christ que nous célébrons, mais notre propre renaissance dans l'esprit.