Créé pour promouvoir la doctrine sociale de l’Église dans le monde entier, l’Observatoire Van Thuan vient de publier un rapport sur l’Europe qui fera date.
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À un an des élections européennes, voilà un rapport qui promet de faire du bruit. En apparence, ses rédacteurs paraissent danser sur les décombres encore fumantes d’une Europe ruinée. À y regarder de plus près, on remarque que cette danse n’est ni macabre ni guillerette. Réaliste, réfléchie et optimiste, elle se danse en trois temps : voici la valse de l’Observatoire Cardinal Van Thuan.
L’Union européenne : un échec dangereux
Présenté à Rome, le vendredi 9 février 2018, ce rapport sur la doctrine sociale de l’Église dans le monde s’intitule “Europe : la fin des illusions”. Ses auteurs n’ont pas peur d’affirmer que le projet de l’Europe est dans une crise très profonde. Ils ne craignent pas non plus d’en nommer les maux. Voilà le premier pas de la danse : le constat d’un échec dangereux.
Celui d’une Union européenne qui ne s’intéresse pas à la “recherche de la vérité”, contrairement à ses Pères fondateurs, voire à l’Antiquité grecque qui l’avait inspirée. Aujourd’hui, l’Europe est imprégnée d’une “culture de sécularisation, de matérialisme et de laïcisme”, affirme ce rapport. Ses mécanismes, comme ses messages, sont devenus “trop techniques”, “fonctionnalistes” et “inconsistants”. Un exemple ? On proclame fièrement dans la Constitution la dignité humaine. Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement, quand la famille est dénaturée ou que l’on ne prend plus soin de ses anciens ? Les mots sont creux. Ainsi, on parle de “bien commun” ou de “principe de subsidiarité”, mais on ne sait plus bien de quoi il s’agit vraiment.
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Heureusement, face au constat d’échec, l’Observatoire Cardinal Van Thuan fait un deuxième pas : si “l’élite” européenne s’embourbe dans une Europe à la dérive, le socle reste bon et, “avec la Providence”, il reste l’espoir que la situation s’améliore. Face au spectacle douloureux de l’échec de l’Europe, les Européens ont la “nausée”.
Mais, au point de vue anthropologique, social et religieux, c’est salutaire, se réjouit-on à l’Observatoire. Cela permet de s’interroger sur le futur : c’est une réaction positive car elle permet de s’atteler à la tâche de la recherche d’une réponse. En ligne de mire, c’est la recherche de la vérité qui se trame. Comme nos ancêtres grecs. Comme Socrate, comme Platon, comme Aristote. Mais aussi comme Schuman, comme Adenauer, Monnet. Et aujourd’hui le peuple européen, dont les idées sont balayées par les élites et qualifiées de “populistes” ou de “nationalistes”, s’interroge et recherche. “De l’Est à l’Ouest”, les valeurs profondes et vraies sont considérées avec attention par les peuples : la famille, la vie, le mariage, le sacrifice, le sens du devoir.
“Un acte d’amour pour l’Europe”
Dès lors, le troisième pas est engagé : le conseil de l’Observatoire est de regarder sans condescendance cette réaction positive. “Cessez de vous regarder le nombril, déclare le cardinal Angelo Bagnasco, président de la conférence des évêques européens, aux catholiques qui veulent s’engager en politique, tournez-vous vers le peuple”.
Alors que la crise de l’Europe peut être très grave “pour tous”, la situation peut être sauvée. Et nous avons l’une des clés : elle réside dans la Doctrine sociale de l’Église. Le contenu, le sens que nous recherchons, il existe déjà. Il suffit de retrouver le vrai sens de la famille, de la nation, de l’entreprise à taille humaine, des traditions, de la solidarité entre les corps intermédiaires. Il y a beaucoup de choses dont on peut être fiers en tant qu’Européens, alors ne les troquons pas pour des choses techniques, impersonnelles et sans âme. Et comme avait insisté le pape Jean Paul II, il faudrait commencer par parler de Dieu dans la constitution de l’Europe. Voilà le dernier pas de la danse de l’Observatoire Cardinal Van Thuan qui se considère comme un véritable “acte d’amour pour l’Europe”.
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