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À la première apparition de la Vierge à Massabielle, près de Lourdes, Bernadette Soubirous est loin d’imaginer qu’elle se retrouvera vite catapultée dans un tourbillon d’événements auxquels aucune autre petite jeune-fille de 14 ans aurait résisté sans séquelles physiques et mentales : colère, suspicion, interrogatoires, menaces, foules en délire…
Dix-huit apparitions en cinq mois — du 11 février au 16 juillet 1858 — à une époque où les questions religieuses créent parfois de vives polémiques. Dix-huit apparitions mariales quelques années seulement après celles de la rue du Bac (1830) et de la Salette (1846). Dix-huit apparitions mariales qui interviennent quatre ans après la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception (1854). Comment cette "petite pour son âge, chétive et sujette à des crises d’asthme", comme l’a décrite l’abbé Pène, le vicaire de la paroisse de Lourdes, à l’époque, a pu supporter effectivement sans broncher toutes les tentatives de la faire craquer ?
Humble et spontanée
Bernadette Soubirous (1844-1879), de son vrai nom Marie-Bernarde Soubirous, ne sait ni lire et écrire, ne parle et ne comprend que le patois. Sans compter que provenant d’une famille d’une grande pauvreté, personne, ou presque, ne fait cas d’elle au village. C’est une jeune fille discrète, à la santé fragile, mais dotée d’un cœur tendre qui ne rechigne jamais au travail pour aider ses parents, fait tout ce qu’on lui dit et le fait scrupuleusement.
Elle ne va pas au catéchisme et n’a donc pas encore fait sa première communion, mais connait depuis longtemps par cœur le « Notre Père » et le « Je vous salue Marie », pour avoir l’habitude de prier en famille. Mais qu’en sait-elle, la petite, de ce dogme proclamé quatre ans auparavant… et de ce nom "Immaculée Conception" sous lequel la Vierge s’est présentée, et qui la mettra au centre de toutes les attentions ? Ce dont personne ne se rend compte c’est que sa nature humble, mais spontanée, volontaire, incapable de dissimuler, et sa grande piété, suffiront à lui forger une forte personnalité et à lui donner un bel équilibre.
Un sang-froid hors du commun
Sa réaction à la première apparition est révélatrice : quand elle entend comme un coup de vent venir de la grotte, et voit apparaître « une belle dame dans la pierre », elle est bouleversée mais fait preuve d’un discernement remarquable : croyant se tromper, elle mobilise toutes ses ressources humaines : elle regarde, elle se frotte les yeux, elle essaie de comprendre. Ensuite, elle va demander à ses deux amies qui l’attendent plus loin si elles n’ont rien remarqué. À leur "non", elle se tourne alors vers Dieu, fait un signe de croix et prie son chapelet. Puis, elle se tournera vers l’Église, racontant avec prudence et simplicité tout ce qu’elle a vu.
Et cela sera comme ça durant les 17 autres apparitions, entre février et juillet 1858, en répondant aux curieux, admirateurs, journalistes et enquêteurs civils et religieux qui la harcèlent. Insensible aux menaces comme aux offres avantageuses. "Elle esquive tous les pièges, ne se confond jamais et ne se contredit jamais", témoigne Mgr Bertrand-Sévère Laurence, évêque de Tarbes-Lourdes dans une lettre pastorale, en 1862. Elle porte désormais en elle la certitude d’être aimée telle qu’elle est et reste comme elle est, acceptant avec humilité le parcours qui lui est présenté du Ciel.
"L’Icône de Marie"
Nous sommes à l’époque du développement industriel. Le fossé entre riches et pauvres ne cesse de se creuser, jusqu’à créer de vraies poches de misère. Oui, Marie est allée chercher la plus pauvre et la plus simple des messagères. De cette pauvreté et simplicité, Bernadette ne s’est jamais départie : avant et durant les apparitions, mais après les apparitions en faisant vœu de pauvreté à son entrée au couvent des Sœurs de Nevers. Pour être entendue par les hommes, la Vierge a besoin d’une icône de la pauvreté absolue. Comme les messages qu’elle entend leur livrer : limpide, sans signes compliqués, sans secrets à aller chercher, que l’on peut résumer en quelques mots : prier, se repentir, construire une chapelle et y venir en pèlerinage.
On a toutes les raisons de croire que Bernadette est bien "l’icône de la Vierge Marie", comme l’a toujours affirmé le prêtre et théologien René Laurentin (1917-2017), mondialement connu pour ses écrits sur les apparitions mariales dans le monde. De penser comme lui que révéler le « mystère » de Lourdes signifie, découvrir que Bernadette, sa vie, ses souffrances et maladies, constituent « la somme » du message remis par la Mère de Dieu il y a 160 ans dans la grotte de Massabielle. Comme lui nous pouvons dire que Bernadette est « une sainte, tout simplement », et plus audacieusement, que « Bernadette est (bien) à Lourdes ce que Marie est à l’Église » !
En ce 160e anniversaire de la première apparition de la Vierge à cette petite jeune fille plein de simplicité et humilité de Massabielle, voici une jolie prière à réciter :