Tout au long des Jeux Olympiques d’hiver de Pyeongchang 2018, l’Eglise catholique sud-coréenne, qui avait accueilli en 2014 le Pape François pour le premier voyage de son pontificat en Asie, se mobilise afin de permettre à chaque athlète ayant trouvé dans le message de l’Évangile une source d’inspiration, de vivre sa foi malgré la distance qui le sépare de son pays d’origine.
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En effet, comme il est de tradition à chaque olympiade, “le pays hôte est mis à contribution pour gérer le service d’aumônerie dédié aux champions”, rappelle Joël Thibault, lui-même aumônier de l’Église évangélique auprès des sportifs. Prières, lectures bibliques, confessions, Eucharistie… pendant quinze jours, tout sera mis en œuvre pour accueillir dans les meilleures conditions les croyants. Et participer à leur quête de médaille.
Les sportifs catholiques chouchoutés
Ainsi, l’archevêque de Séoul Mgr Andrew Yeom Soo-jung a missionné l’un de ses prêtres, le père Francis Lim Eui-june, au village olympique où il résidera tout au long des Jeux pour accueillir les fidèles. Par ailleurs, le diocèse de Chuncheon, dont dépendent directement les sites olympiques, a eu la bonne idée de concevoir des flyers centralisant des informations précieuses destinées aux sportifs catholiques. Y seront notamment indiqués, les horaires de messe ou encore la localisation des paroisses les plus proches des lieux de compétition. Disponibles en huit langues afin d’oublier personne, ces dépliants ont été soigneusement préparés par la Conférence des évêques catholiques de Corée du Sud.
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L’engouement de l’Église locale ne date pas d’hier : déjà en 2014, trois ans après le vote des membres du CIO pour désigner la ville hôte de ces Jeux, Mgr Lucas Kim Un-hoe, évêque de Chuncheon, avait incité les fidèles à se mobiliser en faveur d’une compétition, certes moins médiatisée que son pendant estival, mais qui n’en demeure pas moins un rendez-vous sportif incontournable de l’année.
Des Jeux chargés en symboles
Outre l’aspect purement sportif, ces JO revêtent un caractère diplomatique avec la participation chargée en symbole de 22 athlètes venant de l’autre Corée, celle du Nord, et la présence de leurs supporters nord-coréens. Et si les deux voisins défileront sous la bannière de la réunification à l’occasion de la cérémonie d’ouverture du 9 février, la relance d’un dialogue entre les deux Corée reste au point mort depuis 2007. L’Église sud-coréenne voit donc en cette 23e olympiade d’hiver l’occasion inespérée d’assister à la construction des fondations d’un nouveau pan de l’histoire des relations bilatérales des deux pays.
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“La participation de la Corée du Nord est significative car c’est l’occasion d’un pas en avant vers une nouvelle ère de paix, de mettre enfin un terme aux querelles incessantes, indique Mgr Lee du diocèse d’Uijeongbu frontalier avec la Corée du Nord. Comme le souligne le pape François, nous devrions accueillir fraternellement les délégués nord-coréens. Il faut battre le fer tant qu’il est chaud. Nous devons saisir cette précieuse opportunité d’ouvrir la voie à une coexistence, à une nouvelle ère où les générations futures pourront aller et venir librement entre les deux Corées”.