Matthieu Faucher, un instituteur de l’Indre, a été suspendu puis muté pour avoir lu à ses élèves de CM1 et CM2 des extraits de textes religieux. Accusé d’avoir « outrepassé la seule étude du fait religieux » avec ses élèves, cet enseignant, qui se définit comme agnostique, a fait appel auprès du tribunal administratif.
Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l’impôt sur le revenu
Un cas d’école ? Instituteur dans l’Indre, Matthieu Faucher, a fait l’objet en 2017 d’un déplacement contraint. Sa faute ? Avoir « exploité des sources religieuses inadaptées à l’âge de ses élèves et contraires aux principes de laïcité et de neutralité ». « L’étude répétée de textes directement issus de la Bible […] outrepasse la seule étude du fait religieux », précise ainsi le courrier signé du directeur académique Pierre-François Gachet.
Les jeunes générations et l’histoire
« Dans les années 1960 lorsque mon grand-père, lui-même professeur, abordait dans sa classe le baptême de Clovis, vous n’aviez pas un seul élève qui levait la main en disant, c’est quoi un baptême ?, tentait d’expliquer, en décembre dernier, Matthieu Faucher au micro de France Bleu. Aujourd’hui, sur 25 élèves j’en ai 20 qui vont lever la main, il y a une culture qui n’est plus transmise, il est nécessaire que l’école publique apporte cette culture afin de ne pas couper les jeunes générations de 1 500 ans d’histoire ».
Lire aussi :
“Nier le fait religieux appauvrit la démocratie et en définitive l’État lui-même”
Pour remédier à ces incompréhensions, l’enseignant a donc décidé « d’instaurer une étude littéraire d’extraits bibliques, à travers une dizaine de textes : la Genèse, le Déluge, certaines guérisons des Évangiles, détaille le Figaro. Un travail qui s’inscrit dans le cadre d’un projet sur les “mythes et légendes”, recommandé dans les programmes. Son idée est alors “de répondre aux questions des enfants, de donner accès à cette culture tout en travaillant plusieurs points du programme de français et d’histoire”.
Recours gracieux
Cette initiative n’a malheureusement pas été du goût de tout le monde. Fin janvier 2017, une lettre anonyme dans laquelle des parents et grands-parents d’enfants scolarisés à Malicornay (Indre) dénoncent un « cas de prosélytisme religieux », est adressée à l’inspecteur de l’Éducation nationale. La machine est alors lancée : la commission disciplinaire lui reproche d’avoir « exploité des sources religieuses inadaptées à l’âge de ses élèves et contraires aux principes de neutralité et de laïcité» et cette utilisation « outrepasse la seule étude du fait religieux ». D’abord suspendu, l’enseignant sera finalement muté. Aujourd’hui, Matthieu Faucher conteste le principe de la sanction tout autant que la sanction même. Il a déposé un recours gracieux auprès du ministre de l’Éducation national, Jean-Michel Blanquer, et saisi le tribunal administratif de Limoges.