Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l'impôt sur le revenu
Non, les catholiques ne mettent pas Dieu, la sainte Vierge et tous les saints sur le même plan. C’est pourtant ce qui leur est reproché le plus souvent : de faire du culte des saints et de la Vierge un culte concurrent à celui rendu à Dieu, de leur donner une place trop importante dans nos vies jusqu’à les substituer à Lui. En fait, ces cultes - aux anges également - sont pour ainsi dire des cultes "dérivés" par rapport à celui qu'ils rendent au Christ. Il nous faut reconnaitre en eux l'action du Christ, la puissance salvifique de Jésus à l'œuvre, et les aimer pour cela mais ne pas les adorer comme on doit adorer Dieu. Rendre ce culte de latrie (adoration) à un autre être relève de l’idolâtrie, un très grave péché.
Cette distinction entre les cultes a été introduite au moment du concile de Trente (1545-1563), face à la réaction protestante selon laquelle cultes et prières doivent uniquement être consacrés à Dieu. Ainsi quand on rend un culte aux saints, on ne rend pas un culte de latrie (adoration) due à Dieu seul et à chacune des personnes de la Trinité, mais un culte de dulie (vénération). Il est question d’hyperdulie (vénération singulière et supérieure aux autres saints) pour la Sainte Vierge. Et le Concile Vatican II l’affirme clairement :
"Aucune créature en effet ne peut jamais être mise sur le même pied que le Verbe incarné et rédempteur". (LG 62). Cela vaut également pour la Mère de Dieu : "Ce rôle subordonné de Marie, l’Église le professe sans hésitation" (LG 62).
La sainte Vierge
L’hyperdulie est donc la vénération envers la plus grande de tous les saints, la Mère de Dieu. Il est bien question de "vénération" et non d'"adoration". Marie n'est pas une divinité, contrairement à ce que veulent faire croire certaines sectes. Quelle que soit l'excellence de sa dignité et de ses vertus, la Vierge Marie reste une créature humaine, née d’un homme et d’une femme sur terre. Elle n'est pas sainte comme tous les saints car elle a trouvé grâce devant Dieu, mais comme tous les saints elle intercède pour le bien être des croyants. Le culte marial est d’ailleurs toujours dirigé vers Dieu et vers les frères. Sorti de ce schéma théologique, il n'aurait aucun sens et aurait les traits de l'idolâtrie.
Le culte des anges
Vénérer les anges est une vérité de foi. Leur vénération est appelée "dulie". L’Église catholique dit qu’il faut s'adresser à eux comme à des serviteurs de Dieu. Saint Augustin, cite le Catéchisme de l’Église Catholique (329) :
Saint Augustin dit à leur sujet : "Ange’ désigne la fonction, non pas la nature. Tu demandes comment s’appelle cette nature ? -Esprit. Tu demandes la fonction ? -Ange; d’après ce qu’il est, c’est un esprit, d’après ce qu’il fait, c’est un ange” (Ps. 103, 1, 15). De tout leur être, les anges sont serviteurs et messagers de Dieu. Parce qu’ils contemplent “constamment la face de mon père qui est aux cieux” (Mt 18, 10), ils sont “les ouvriers de sa parole, attentifs au son de sa parole” (Ps 103, 20). (CCC 329)
Et plus loin (335) il est dit :
"Dans sa liturgie, l'Eglise se joint aux anges pour adorer le Dieu trois fois saints".
Le culte des saints
Le culte des saints entre dans la même catégorie (dulie). Vénérés comme de saints hommes et saintes femmes de Dieu dans le Ciel, ils intercèdent auprès de Dieu, comme les anges. On les prie pour qu’ils adressent des prières à Dieu en notre faveur. Dans son document sur la liturgie, le Concile Vatican II rappelle que, "selon la Tradition, les saints sont l’objet d’un culte dans l’Église, et l’on y vénère leurs reliques authentiques et leurs images" (no 11).
Et dans le Catéchisme de l’Église catholique pour les jeunes, Youcat, on reconnaît que "vénérer des reliques relève d’un besoin que les hommes ont naturellement de témoigner respect et dévotion à certains saints. On vénère convenablement les reliques des saints, si, dans le don de leur vie à Dieu, on loue l’action de Dieu lui-même" (n° 275). Nos églises abondent de tableaux, de statues, d’images, pour nourrir l’esprit du croyant à travers ses yeux.
En aucun cas, le croyant qui s’adresse aux personnages qu’ils représentent – la Vierge Marie, les anges, les saints - pour demander telle ou telle faveur ne se verra exaucer par eux mais par Dieu qui écoute sa prière à travers eux. Tenir autour du cou une médaille, ou sur sa table de nuit une statue, ou tout autre objet comme signe de sa foi, c’est comme dire à un ami : "Je compte sur ta protection et ton intercession tout en me remettant sans cesse à Dieu qui sait ce qui est bon pour moi".
Entre terre et ciel
À travers la Vierge Marie, les saints, et les anges, le croyant contemple donc l’œuvre de Dieu, et ravive ainsi son "adoration" envers Dieu. Alors pourquoi ne pas adresser nos prières directement à Dieu ? Lui que nous reconnaissons source de toute grâce et du plus puissant des secours ? Pourquoi avoir besoin d’eux ?
Pour leurs vertus pédagogiques. Parce que la Vierge Marie, ces saints ou ces anges, servent de modèle ou de guide aux fidèles. Parce que la dimension fraternelle constitue le cœur de la vie chrétienne – apprendre à se connaître, à nouer des relations, à s’aimer, s’entraider – et qu’ils restent des membres de l’Eglise même s’ils sont au ciel. Dieu, en plus de Le prier directement dans le secret de l’intimité, souhaite des prières de partage, de communion, entre les croyants sur terre comme au ciel, entre la terre et le ciel.
Mais attention, il y a un ange à part à ne jamais vénérer, le diable, très fort pour détourner les hommes du culte de Dieu et se faire "adorer" à Sa place. Pour cela il a été "déchu" et tente, à chaque époque, de se présenter avec son lot de nouvelles idoles : faux dieux, super-héros, stars du cinéma ou de la chanson... Il promet de plus grands services, et passe son temps à semer la confusion dans ces distinctions. Ce culte relève du satanisme. Alors vigilance…