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Les cloches comptent parmi les instruments de la louange divine depuis l’époque de Moïse. Dans le livre de l’Exode, Dieu explique à Moïse comment coudre les vêtements des grands prêtres d’Israël comme Aaron, qu’il convient d’orner de petites cloches :
"Sur les pans du manteau, tout autour, tu feras des grenades de pourpre violette, de pourpre rouge et de cramoisi éclatant, alternant avec des clochettes d’or, tout autour : clochette d’or et grenade, clochette d’or et grenade, sur les pans du manteau, tout autour. Aaron portera ce manteau quand il officiera. On entendra le son des clochettes, quand il entrera dans le sanctuaire, devant le Seigneur, ou qu’il en sortira. Et ainsi, il ne mourra pas." (Ex 28, 30-35)
Les cloches, une arme contre les mauvais esprits
Les cloches faisaient alors partie intégrante de la louange divine, pour célébrer le Seigneur dans des sonorités allègres mais aussi pour repousser les esprits mauvais. Cette facette de l’usage des cloches est d’ailleurs toujours présente dans le rituel romain de la bénédiction de celles-ci, lorsque le prêtre dit : "Que les esprits mauvais fuient en entendant ce son."
Au gré du développement du christianisme, les cloches ont peu à peu intégré la liturgie de diverses manières, notamment pour appeler les fidèles à la louange. D’abord dans des tours construites à côtés des églises, puis sous la forme de petites cloches secouées à la main. On dit par exemple que saint Patrick disposait d’une telle clochette. La légende veut que chaque fois qu’il instaurait une nouvelle paroisse sur le territoire irlandais, il choisissait l’un de ses disciples pour en prendre la tête et le munissait d’une petite cloche pour appeler la communauté à la prière et accompagner les différentes célébrations.
Dans les Églises orientales, les clochettes furent plutôt utilisées, comme dans l’Ancien Testament, pour orner des vêtements ou des objets tels les encensoirs.
L'usage de la cloche peu à peu supprimé au fil de l'évolution de la messe
Enfin, dans le rite romain, les clochettes servirent à marquer les moments importants de l’Eucharistie. En effet, lorsque la messe était célébrée en latin, il était plus difficile, pour ceux qui ne comprenaient pas cette langue, d’en suivre le déroulement. On faisait donc retentir les cloches pour rappeler aux fidèles de s’agenouiller ou de s’incliner dans les moments opportuns.
Depuis le concile Vatican II et la célébration de la messe en langue vulgaire (c’est-à-dire dans la langue parlée par l’ensemble de la population), leur usage fut réduit, voire supprimé. Il est cependant toujours mentionné dans la Présentation Générale du Missel Romain : "Un peu avant la consécration, un ministre, si cela est opportun, avertit les fidèles avec la clochette. Puis, il sonne également la clochette à chaque élévation du pain et du vin, conformément aux usages de chaque lieu." (n°150)
Les cloches ont un important pouvoir spirituel et permettent d’éveiller nos sens à ce qui se déroule sous nos yeux. Non seulement elles éveillent notre attention, mais elles donnent aussi une tonalité particulière aux moments clés de la messe, quand le Seigneur descend du Ciel pour s’incarner dans le pain et le vin.
Les cloches ne doivent donc pas constituer une distraction, mais bien un moyen de louer Dieu et de capter notre attention parfois fluctuante. Il est bien dit dans les Psaumes :
"Louez-le par les cymbales sonores, louez-le par les cymbales triomphantes ! Et que tout être vivant chante louange au Seigneur ! Alléluia !" (Ps 150,5-6)