Des chrétiens, rassemblés le samedi 3 février 2018 à l’église Sainte-Marie de Deir Ezzor, ont assisté à la première messe depuis six ans. Un moment émouvant. Depuis le début de la guerre, cela faisait six ans que les chrétiens de la ville de Deir Ezzor ne s’étaient pas réunis dans leur église pour assister à la messe. Dans cette ville située à l’Est de la Syrie, l’émotion était à son comble. Tenant des cierges, la vingtaine de fidèles présente s’est recueillie sous une voûte criblée de balles. La guerre est encore dans toutes les mémoires et l’église est là pour en témoigner : pierres écroulées, bouts de câbles, restes de roquettes jonchent le sol.
Seule éclaircie dans ce tas de ruines, le soleil qui transperce les vitraux pulvérisés. La ville de Deir Ezzor a été le théâtre de violents combats : les opposants au régime Al-Assad ont d’abord conquis la ville en 2012, puis la situation a empiré avec l’arrivée du groupe État islamique qui a pris le contrôle de la région en 2014. Ce n’est qu’en 2017 que l’armée syrienne a repris la ville.
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On estime à environ 3000 le nombre de chrétiens qui vivaient encore à Deir Ezzor avant la guerre. Aujourd’hui, la plupart des habitants ont fui, la majeure partie de la ville étant impraticable. Les immeubles sont détruits, il n’y pas d’eau potable et l’électricité fait parfois défaut. Shadi Tuma, 31 ans, est resté dans sa ville natale malgré les combats. “Les temps difficiles subis par Deir Ezzor ont poussé les familles à partir, mais j’étais déterminé en mon for intérieur à rester”.
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La messe a été célébrée par le patriarche d’Antioche syriaque orthodoxe, Ignace Ephrem II de Karim. Le chœur ayant été fortement endommagé, une simple table recouverte d’un tissu blanc à fait office d’autel pour célébrer la sainte messe. Lors de la cérémonie, à laquelle ont également assisté des religieux musulmans en signe de fraternité, le patriarche a déclaré : “C’est un sentiment indescriptible pour nous de prier dans une église presque détruite, qui est une consolation pour nos coeurs et un message d’espoir pour les habitants de la ville afin qu’ils reviennent et participent à sa reconstruction”.