Première femme déclarée "docteur de l’Église", proclamée sainte patronne de l’Europe par Jean Paul II, Catherine de Sienne fut une sainte très influente, vénérée pour sa grande sainteté mais aussi pour sa ténacité et sa force de caractère. Voici cinq choses que vous ignorez peut-être sur cette figure majeure de l’Église catholique :
1Elle est issue d’une très, très, très grande famille
Caterina Benincasa naquit à Sienne, en Italie, dans une famille de teinturiers. Ses parents, Giacomo et Lapa, eurent 25 enfants. Malheureusement, la moitié mourut en bas âge, y compris la sœur jumelle de Catherine.
2Elle eut une vision de Jésus à l’âge de cinq ans
Alors qu’elle était enfant, Catherine eut une vision du Christ assis sur un trône de gloire, entouré de saint Pierre, saint Paul et saint Jean. Elle fit alors le vœu de consacrer sa vie à Jésus. Cette vision fut la première des nombreuses visions mystiques qui émaillèrent sa vie.
3Elle se créa une cellule dans la maison familiale
Comme il était d’usage à l’époque, ses parents souhaitèrent marier la jeune fille quand elle entra dans l’adolescence. Mais Catherine avait pris sa décision depuis longtemps, elle consacrerait sa vie à Dieu. Elle décida donc de se couper les cheveux et de porter le voile. Afin de la faire changer d’avis, ses parents l’empêchèrent désormais de se retirer dans une quelconque pièce de la maison pour prier et la réduisirent à l’état de servante. Catherine s’imagina alors que ses parents et ses frères et sœurs qu’elle servait étaient le Christ, ce qui rendit sa tâche plus légère.
Elle restait douce mais refusait de se rendre. Une nuit, elle rêva qu’elle entrait dans le Tiers-Ordre dominicain. Elle comprit que telle était sa vocation. Elle décida donc d’en faire part à ses parents, leur donnant à comprendre avec douceur mais fermeté qu’elle n’épouserait jamais personne d’autre que le Christ. Se rendant à l’évidence, son père finit par accepter la vocation de sa fille. Elle eut alors le droit de s’installer dans une toute petite pièce de la maison qu’elle aménagea comme une simple cellule et où elle vécut en ermite.
4Bien qu’elle portât l’habit, Catherine n’était pas religieuse
Sentant qu’elle était appelée à une vocation unique, Catherine intégra le Tiers-Ordre dominicain et devint donc laïque consacrée. À l’époque, celles-ci étaient autorisées à porter l’habit — composé d’une robe blanche, d’une ceinture de cuir, d’un manteau noir et d’un foulard blanc — et se faisaient par conséquent appeler les "Mantellate" (les femmes au manteau). Dès lors, elle vécut dans le monde, faisant la catéchèse aux plus jeunes, assurant un soutien spirituel à ceux qui en avaient besoin, et se mettant au service des malades et des pauvres.
5Elle ne craignait jamais la confrontation, pas même avec le Pape
Plus tard, elle sentit qu’elle était appelée à s’engager sur le plan politique et diplomatique. Elle parcourut l’Italie, écrivit aux cardinaux et aux grands de son temps, entama une réforme de l’Église… En 1376, elle alla trouver le pape Grégoire XI, installé à Avignon, et passa trois mois à tenter de le convaincre de revenir à Rome. Allant contre l’avis de ses plus fidèles conseillers, Grégoire finit effectivement par quitter Avignon dans les mois qui suivirent et réinstalla le siège de la papauté dans la ville éternelle. L’influence de Catherine de Sienne y fut pour beaucoup.