Deux voiliers à l’abordage des JMJ 2019 au Panama ! Une aventure logistique, humaine et spirituelle inédite se prépare en France.
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Thierry Pichon n’a pas froid aux yeux. Avec Jean-Yves Robert, qu’il a rencontré il y a quelques mois, il propose aux jeunes pros et aux étudiants en année de césure de rejoindre les JMJ de Panama… en voilier ! Les deux skippers s’associent dans un projet a priori inédit : larguer les amarres et mettre le cap sur Panama où le Pape François viendra à la rencontre de la jeunesse du 22 au 29 janvier 2019.
Un pèlerinage sur trois continents
“C’est bien un pèlerinage, la démarche est clairement apostolique !”, insistent les deux skippers. Depuis quelques semaines, pour les deux “compères” et la vingtaine de volontaires associés au projet, c’est le branle-bas de combat. Le défi spirituel, humain et logistique est de taille. L’enjeu, aujourd’hui, selon Jean-Yves Robert, est de “trouver un soutien, identifié d’un ou plusieurs diocèses, ou d’une communauté, dans lequel nous serons intégrés opérationnellement par l’Église.” Les tractations sont “en court”, et “la dimension nationale commence à faire son chemin” explique le coordinateur de l’expédition. Pour nourrir la foi des pèlerins JMJistes qui s’embarqueront avec eux, les initiateurs du projet veulent résolument se mettre “dans le sillage de saint Paul, l’apôtre des nations, qui brava maintes tempêtes pour témoigner de sa foi et la transmettre au-delà des mers”.
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La vie de prière à bord et les escales prévues “pour favoriser la rencontre de communautés religieuses à proximité du littoral” permettront aux deux équipages de vivre en surplus une dimension missionnaire. Parmi ces escales, une au monastère de Keur Moussa (Sénégal), une autre au Point-Cœur de Dakar devraient être marquantes. Les voiliers s’élanceront de deux ports bretons début septembre 2018, longeront la côte atlantique française et portugaise (avec sans doute une escale à Saint Jacques de Compostelle, Fatima et Porto ou Lisbonne). Passant ensuite par la côte atlantique africaine jusqu’au Sénégal, ils mettront alors le cap sur les Antilles.
Le défi est aussi humain. Formateur de scouts marins, Thierry Pichon sait à quel point l’aventure peut être un creuset pour forger les caractères et faire naître la cohésion d’un groupe. Avec le mal de mer qui guettera les pèlerins et l’exiguïté des voiliers, chacun devra faire preuve de bonne volonté. “Les caractères se dévoilent vite à bord” a prévenu ce père de sept enfants aux candidats, lors d’une présentation du projet mi-janvier. Pourtant, pas besoin d’avoir le pied marin ou d’être un jeune Tabarly pour participer à l’aventure. “L’essentiel est la soif de la mission, l’adaptabilité et la souplesse pour vivre en équipage”, affirme l’ancien officier de Marine.
Deux voiliers et une levée de fond
La dimension logistique prend petit à petit de l’ampleur alors que les préparatifs viennent de débuter. Il faut d’abord préparer les deux voiliers, Exultet, un Clipper de 60 pieds (18 mètres) pouvant embarquer le skipper, un aumônier (espéré) et dix équipiers, et Ker Maï, un Volney de 45 pieds (15 mètres) capable d’accueillir à son bord cinq personnes en plus de son skipper. Une équipe travaille aussi à la recherche de fonds pour financer ce pèlerinage singulier. Les deux voiliers équipés sont fournis gracieusement par les deux skippers. “Les jeunes ont décidé collégialement d’apporter chacun 1 500 euros pour participer au financement du projet ce qui correspond, en gros, au montant demandé aux autres JMJistes français”, prévient le skipper de Ker Maï. Par ailleurs, une équipe s’active à la communication : construction d’un site internet et rayonnement sur les réseaux sociaux, contacts avec les communautés visitées aux escales, etc. La préparation administrative et sanitaire est elle-même en cours : formalités en tout genre, contrats d’assurances à trouver, etc.
L’équipage se construit
Pour le moment, le projet en est à ses débuts, tout reste à faire. Côté recrutement, le succès semble au rendez-vous : “nous avons 24 jeunes qui s’impliquent dans le projet après 3 semaines de recrutement”, se réjouit Jean-Yves Robert. De quoi constituer l’équipe à bord et l’équipe à terre qui agiront en synergie pour le bon déroulement de la traversée. Parmi les volontaires, Héloïse et Pierre. La première est étudiante à Alès (Gard) pour devenir ingénieur. Le second en école d’architecture à Paris. Tous les deux ont tout de suite été séduits lorsqu’ils ont vu l’annonce du projet sur le site de la Conférence des Évêques de France. Héloïse a été “marquée” par la traversée à pied des Pyrénées pour se rendre aux JMJ de Madrid en 2011. “Ce fut une expérience extraordinaire et je voulais du coup réitérer avec les JMJ de Panama avec une même expérience spirituelle en amont, explique-t-elle. Cela me permettra de mieux me connaître et de sortir de ma zone de confort tout en approfondissant ma foi”. Pierre, volontaire comme Héloïse pour trouver des sources de financement, va jusqu’à demander une année de césure à son école d’architecture pour participer à l’aventure. “Je souhaite remettre ma vocation humaine, spirituelle et professionnelle entre les mains de Dieu. Ce pèlerinage à la voile est vraiment une occasion de demander au Seigneur de m’éclairer”, termine-t-il.
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Partis sur de bons rails spirituels, les co-équipiers n’ont plus qu’à concrétiser leur rêve : partir au large, toutes voiles ouvertes, pour vivre en communion avec le reste de la jeunesse mondiale autour du vicaire du Christ, le pape François.