Un petit couvent de dominicaines installé sur les hauteurs de Vence possède un joyau qui transcende leur prière : une chapelle conçue du sol au plafond par Henri Matisse.
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À Vence, les dominicaines du très saint rosaire prient au cœur d’une œuvre d’art ! Leur chapelle a été conçue par Henri Matisse qui considérait celle-ci comme son chef-d’œuvre, le résultat de toute sa vie active. Le peintre n’était pourtant pas religieux, mais bouleversé par la vocation de son infirmière devenue sœur Jacques Marie, il proposa aux dominicaines de construire leur chapelle de A à Z… depuis les murs, jusqu’au mobilier et habits liturgiques ! C’est un cas unique dans l’histoire de l’art.
Quatre ans de travaux
Pour réaliser la chapelle, l’artiste s’est entouré des conseils de religieux : le frère Rayssiguier et le père Couturier. Il a aussi bénéficié du savoir-faire de son ami l’architecte, Auguste Perret. Durant quatre ans, de 1948 à 1951, il élabore les plans de l’édifice et tous les détails de sa décoration. C’est l’aboutissement de sa quête de la concision et du dépouillement. De l’extérieur, on ne remarque la chapelle que par son toit de tuiles blanches et bleues et par sa croix de fer forgé haute de treize mètres, portant des croissants de lunes et des flammes dorées. Mais, dès le seuil, une sensation d’espace et de sérénité enveloppe celui qui y pénètre.
Des vitraux qui illuminent
Matisse a particulièrement pensé les variations de lumière, utilisant le soleil dans les vitraux pour faire vivre formes et couleurs. Quinze vitraux verticaux rythment la façade Est du bâtiment. Aux aplats verts et bleus transparents symboles du ciel et de la terre, s’oppose le jaune divin qui diffuse une douce lumière et quand le soleil du matin éclaire cette verrière, la chapelle s’anime du sol au plafond. Sur les murs, trois dessins au trait noir sur des carreaux de faïence blanche, qui reflètent et transforment la lumière, représentent saint Dominique, la Vierge et l’Enfant, et le chemin de Croix.
Un chemin de croix extraordinaire
Pour ce dernier, il affirmait : “J’ai travaillé deux ans sur le sujet… et l’ai exécuté en deux heures.” Au lieu d’être réparties sur les murs de la chapelle, l’artiste a réuni toutes les stations sur un même panneau qu’il faut lire de bas en haut comme le chemin ascendant et sinueux du Golgotha. Pour arriver à cette extrême simplicité du trait, Matisse s’est inspiré de Rubens, Grünewald et Magenta. Afin d’appréhender tout ce cheminement, il faut admirer toutes les esquisses préparatoires présentées depuis peu dans l’espace muséal contigüe à la chapelle. Matisse disait : “J’ai toujours essayé de dissimuler mes efforts, j’ai toujours souhaité que mes œuvres aient la légèreté et la gaité du printemps qui ne laisse jamais soupçonner le travail qu’il a coûté.”
Des vêtements liturgiques exceptionnels
Une fois la chapelle terminée, Matisse créa également les vêtements liturgiques, faisant ainsi de chaque office un moment d’art sacré. Le père Couturier lui avait fourni le patron d’une chasuble et grâce à sa technique des papiers découpés et les couleurs liturgiques, il créa six chasubles dont les maquettes sont également exposées. Aussi, pour admirer cette œuvre totale, pourquoi ne pas assister à un office en présence des religieuses ? Elles disent les laudes les jours de semaine à 9h, les vêpres à 18h30 et la messe a lieu le mercredi à 18h15 et le dimanche à 10h.
Chapelle du Rosaire
466 avenue Henri Matisse, 06140 Vence
04.93.58.03.26.
http://chapellematisse.com