Les impressions sur la “cuvée 2017”, du père Roland Francart, président du jury qui décerne les prix Gabriel pour la Bande dessinée chrétienne, en direct d’Angoulême.
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Le père jésuite Roland Francart fonda le Centre international de recherche, d’information et d’analyse de la BD (C.R.I.A.B.D.) à Durbuy en Belgique. Il fait depuis 33 ans la promotion des bandes dessinées chrétiennes, au moyen des “prix Gabriel”. Ceux-ci sont accordés aux bandes-dessinées qui ont retenu l’attention du jury.
Aleteia : Vous débattez en ce moment avec les 14 autres membres de votre jury pour décerner les prix Gabriel, avez-vous déjà fait votre choix ?
Roland Francart : J’ai bien sûr des préférences, mais je ne suis que le président, pas un dictateur, la décision est prise à quinze ! Nous avons plusieurs prix à décerner, le prix Gabriel, meilleure BD chrétienne, le prix jeunesse, le coup de cœur. Cette année, il y a 33 albums de BD chrétienne, parmi lesquels nous avons sélectionnés 11 albums que tous les membres du jury doivent lire. Pour ma part, je pense que le prix jeunesse devrait revenir à l’album L’Évangile pour les enfants, de Christine Ponsard et Jean-François Kieffer, paru chez Mame. Pour les autres prix en BD adulte, j’aime beaucoup l’album de Bénédicte Jeancourt-Galignani et Li-An, Jésus en BD. C’est une présentation extrêmement touchante et personnelle de l’Évangile. J’aime aussi beaucoup les deux albums du dessinateur Jean-François Cellier parus cette année, c’est-à-dire l’album sur Marie et Suis l’homme en blanc.
Vous tenez aussi à faire connaître des albums du passé et des rééditions, pourquoi faire la promotion d’œuvres anciennes ?
Parce qu’il faut faire honneur aux éditeurs qui prennent la peine de rééditer des albums intéressants en termes de message chrétien et de catéchèse. Par exemple, nous tenons à faire connaître l’album de Jijé, Blanc Casque, qui vient d’être réédité par les éditions du Triomphe. Pendant toute la durée du festival d’Angoulême, nous proposons un stand où sont proposées ces BD chrétiennes qui sont devenues des classiques et qui traversent le temps. Notre propos, au CRIABD, n’est pas seulement de faire connaître des nouveautés, mais plus largement de faire la promotion de la bande-dessinée chrétienne, car nous croyons que c’est un outil d’évangélisation.
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Pensez-vous qu’elles soient utiles pour traiter des sujets sérieux, par exemple pour le catéchisme ?
Un rapide coup d’œil aux œuvres présentées à Angoulême suffit pour comprendre qu’il y en a pour tous les goûts ! La BD ne remplace peut-être pas les livres de catéchismes, mais elle peut aborder des sujets très sérieusement. Elle peut même mélanger la légèreté et la profondeur, comme l’a démontré David Ratte avec son Voyage des Pères. En racontant l’histoire des pères des apôtres, il présente le message de l’Évangile par un biais qui lui permet beaucoup d’humour, tout en respectant strictement la lettre.
Quels sont vos espoirs pour les années qui suivent ? Y a-t-il un album ou un auteur que vous attendez tout particulièrement ?
Il y a plusieurs histoires de saints que j’aimerais adapter en BD, en particulier celle de Matteo Ricci, le prêtre jésuite italien évangélisateur de la Chine au XVIe et XVIIe siècle. Il est plus connu en Chine que chez nous ! J’aurais bien aimé voir d’autres albums de Quentin Denoyelle, car le Tobie qu’il avait sorti en 2013 m’avait marqué. Enfin, j’attends toujours avec impatience le troisième tome de Jeanne la Pucelle de Jean-François Cellier et Fabrice Hadjadj !