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Couple : comment bien vivre le départ des enfants ?

Couple Problem
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Morgane Macé - published on 21/01/18
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Lorsque les enfants volent de leurs propres ailes et quittent le foyer familial, les parents sont parfois confrontés au syndrome du “nid vide”, en proie à la tristesse et à un sentiment de vacuité. Il s’agit d’un réel déchirement pour ceux qui ne s’y sont pas préparés ou qui ont inconsciemment sur-investi leur rôle parental. Comment bien vivre le départ des enfants ?

Après avoir partagé pendant vingt ans un projet commun, celui d’éduquer les enfants, certains parents vivent difficilement leur départ, se retrouvant comme en face à face, dans la nécessité de réadapter leur vie conjugale. Que l’on soit toujours en activité ou retraité, ce cap là n’est pas évident à vivre. Certains couples passés la cinquantaine décident de se séparer, d’autres connaissent une période de remise en question, ou encore ne coupent jamais vraiment le cordon, devenant un poids pour leurs propres enfants. Comment l’éviter et appréhender cette période délicate ?

Entretenir sa vie de couple et anticiper

Il est important de préserver sa vie de couple et de ne pas projeter toute l’affectivité sur l’enfant : “L’enfant n’est pas le pilier d’un couple et ne doit pas combler un manque ou un vide existentiel”, explique Marie-Aude Binet, conseillère conjugale. Si les deux conjoints ont pris soin de leur vie conjugale, alors le sentiment de vide et d’abandon est moins important lors du départ des enfants.

Pour Françoise et Philippe qui sont toujours en activité — elle professeur de droit, et lui kinésithérapeute — cela n’a pas été une épreuve. Bien au contraire, le sentiment de fierté devant l’épanouissement de leur fille Cécile a pris le dessus : “Nous nous donnons souvent des nouvelles et nous nous rendons régulièrement visite. Ce fut une grande joie de voir grandir notre fille à chaque étape et c’est très enrichissant de pouvoir la considérer comme une adulte à présent car on a d’autres rapports”.

Tout est question d’anticipation, en effet plus on a conscience que les enfants ne seront pas toujours présents au sein du foyer, moins la séparation est douloureuse. D’autant plus qu’il ne s’agit pas d’une séparation radicale, les enfants ne disparaissent pas du jour au lendemain. Les parents peuvent donc progressivement encourager les enfants à prendre leur autonomie, lorsqu’ils sont lycéens tout d’abord, en les laissant s’occuper par exemple des démarche administratives, puis en les encourageant une fois étudiants à louer un appartement ou encore à voyager seuls.


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Avoir un bon niveau de communication

Il est important d’avoir un bon niveau de communication et de ne pas sous-estimer celle-ci. En effet, les situations de crise adviennent le plus souvent lorsqu’on néglige de se parler et d’échanger sur ses propres souhaits.

Après le départ des enfants, il arrive que les rapports conjugaux s’étiolent et certains se sentent davantage en colocation qu’en couple. D’après la conseillère conjugale Marie-Aude Binet, “depuis le début des années 90, on constate qu’il y a trois fois plus de divorces chez les personnes de 60 ans et plus”. Mais la séparation n’est pas la seule issue possible, surtout si les conjoints éprouvent encore de l’attachement et de la tendresse l’un envers l’autre. Consulter un conseiller conjugal ou encore faire une retraite spirituelle pour couple, peut aider à renouer le dialogue et faire le point.

Pour les femmes qui ont tout consacré à leurs enfants, une phase revendicative et de remise en cause peut advenir. Il faut donc qu’elles prennent le temps de déterminer ce qu’elles souhaitent vraiment, afin de ne pas vivre une profonde crise identitaire.

Avoir des activités individuelles et partagées

Le départ des enfants laisse plus de temps aux conjoints pour leur vie sociale et conjugale. Les personnes qui ne sont plus en activité professionnelle doivent trouver de nouvelles activités. D’après Marie-Aude Binet, “il est essentiel de faire le point sur ses envies et les nouveaux projets que l’on aimerait partager à deux”.

“Il faut voir le côté positif des choses, on peut par exemple s’adonner aux passions qu’on a laissées de côté par manque de temps ou partir plus souvent en voyage”, explique Marie-Aude Binet. “C’est particulièrement important pour la génération des baby-boomers, car ces personnes ont souvent tout misé sur leur vie professionnelle”. Avoir d’autres activités est donc primordial (sport, jardinage, ou activités de bénévolat).

C’est aussi le moment de négocier, certains veulent par exemple pouvoir rester près de leurs petits-enfants, quand d’autres projettent de changer de lieu de vie et de région. Des compromis sont donc à trouver pour qu’aucun des deux conjoints ne se sente frustré.

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