Après les premiers voyages en train de Pie IX et Jean XXIII, qui avaient fait sensation, Paul VI est le premier pape à prendre les airs pour se rendre en Terre sainte, en 1964.
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Au début de son pontificat, en 2013, ses proches collaborateurs confiaient que François ne serait pas un pape voyageur. Presque cinq ans plus tard, il en est à son 22e voyage à l’étranger – au Chili et au Pérou- et a déjà baisé le sol de 30 pays. Que s’est-il passé ? En fait, comme ses prédécesseurs, depuis le premier voyage de Paul VI en Terre sainte, en 1964, le Saint-Père voit désormais ces voyages internationaux comme une réelle nécessité pour semer l’espérance de la paix et de l’unité dans le monde.
Paul VI, le pionnier des airs
Le pape François l’a dit lui-même en expliquant le sens de son premier voyage en Terre sainte, 50 ans après celui de Paul VI et son accolade historique avec le patriarche Athënagoras : “Il y a 50 ans, Paul VI a eu le courage de s’y rendre, et c’est ainsi qu’a débuté l’époque des voyages papaux. Moi aussi je désire y aller, pour rencontrer mon frère Bartholomée, patriarche de Constantinople, et commémorer avec lui ce cinquantenaire”. Et ainsi furent relancés le dialogue et le chemin de réconciliation entre les deux poumons — oriental et occidental — du christianisme.
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Les voyages entrepris par Paul VI après celui-ci, ont été brefs — n’oublions pas que les avions étaient moins performant en vitesse qu’à l’époque — mais bien concrets, de 1964 à 1977, contribuant à donner au successeur de Pierre l’image d’un “pape pèlerin”. En Inde, aux Nations unies, à New-York, à Fatima au Portugal, en Turquie, en Colombie, en Ouganda, et un encore plus loin, en Océanie et Australie… Tous ont posé les jalons de “rencontres fructueuses entre Rome et le monde”. L’Église montrait qu’elle était à l’écoute des problèmes du monde. Elle pouvait enfin bouger et franchir des distances immenses pour livrer ses messages. On est loin des premiers déplacements à l’étranger des papes Clément VII, à Marseille en 1533, et Pie VI, en 1804, à Fontainebleau, pour le sacre de Napoléon Ier et le rétablissement de la paix religieuse en France.
Vatican II, un tournant…
Et puis il fallait mettre en œuvre les résultats issus du Concile Vatican II — le XXIe concile œcuménique de l’Église catholique — qui était en train de fermer ses portes après trois ans de discussions. Un grand tournant dans l’histoire de l’Église catholique. Jean Paul II, tout au long de sa centaine de voyages en 27 ans de pontificat — soit 129 pays visités pour un total de trois fois le tour de la terre — et Benoît XVI, avec ses 24 voyages en sept ans de pontificat, ont marché dans ses pas, confirmant dans leur foi tant d’Église particulières, et renforçant la conscience d’une Église universelle, au service de tous, en particulier des périphéries du monde.
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Chaque programme veille à ne laisser de côté aucune catégorie — familles, pauvres, malades, croyants de toute religion et non croyants — et de les rehausser de gestes hautement symboliques qui renvoient le plus souvent aux premiers gestes du Christ. Les problèmes de société, de justice, de corruption, l’éthique bafouée, le mélange des cultures sont évoqués de plus en plus ouvertement. Les bénédictions au-dessus des masses se multiplient car, comme souligné par le cardinal Ratzinger et futur pape Benoît XVI, au bout du compte avoir “une foi convaincue n’est pas se fermer, mais s’ouvrir”, à la fin, ce que les gens gardent dans leur mémoire c’est tout simplement “l’image d’un homme qui tend la main”.
Pas “d’avion papal”
Et quand ils voyagent, les papes ne prennent pas d’avions spéciaux, il n’existe pas d’”avion papal” — du genre Air Force one, la flotte présidentielle américaine — mais un simple avion de ligne, réservé pour le voyage, qui retournera ensuite à son service habituel. Généralement ils partent de Rome à bord d’un avion de la compagnie italienne et reviennent des pays à bord d’un avion du pays hôte, utilisant les lignes intérieures pour passer d’une ville à l’autre ou d’un pays à l’autre quand le voyage couvre plusieurs pays. Au cours de ses voyages, Paul VI faisait envoyer par radio des messages aux chefs d’États que l’appareil survolait. Aujourd’hui la coutume est conservée en leur envoyant des télégrammes.
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Lorsque les papes voyageaient en train
On est loin des seuls voyages en train des papes précédents, notamment Pie IX et Jean XXIII en 1849 et 1959, et strictement à l’intérieur des frontières italiennes. Pourtant ces voyages ont fait sensation à l’époque, entrepris la toute première fois en train à vapeur par Pie IX, pour l’inauguration d’une ligne des chemins de fer, alors en plein essor. C’est d’ailleurs à lui que les États pontificaux doivent leurs premiers réseaux ferrés et télégraphiques. Et puis, il y eut le voyage très remarqué de Jean XXIII, le 4 octobre 1962, à Lorette et Assise, quelques jours avant l’ouverture du concile, à bord du train présidentiel italien. En 1986 et 2002, Jean Paul réitère l’expérience à Assise, pour célébrer à Sainte-Marie-des-Anges la première et la troisième journée mondiale inter-religieuse de prière pour la paix. Expérience vécue également par Benoît XVI, en 2011, en compagnie des délégations des diverses religions du monde pour les 25 ans de la première journée mondiale.