Des centaines de milliers de Low end, Chinois les plus pauvres, ont été expulsés de la capitale par le gouvernement qui en fait une classe de parias.
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La Low end population est la frange la plus pauvre des Chinois des grandes villes. Ils ont les emplois les moins bien payés et les plus précaires. Comme ils font “tache” dans la vitrine de la République populaire de Chine, Beijing — anciennement Pékin — ils subissent de multiples vexations. Leurs petits commerces sont fermés, leurs enfants empêchés d’accéder à l’école.
Prétextant l’incendie d’un immeuble vétuste dans le quartier de Daxing, au sud de Beijing, qui a provoqué la mort de 19 personnes, le gouvernement s’est récemment lancé dans une gigantesque campagne de “nettoyage”. Il s’agit en fait de la destruction programmée, en 40 jours, de tous les immeubles jugés vétustes et habités par les plus pauvres.
40 jours de “nettoyage”
Les résidents ne reçoivent l’annonce de la démolition de leur logement qu’un jour avant que les bulldozers n’arrivent, témoigne l’un d’entre eux, Zhao Guihua. Un avis menaçant était affiché à sa porte “Locataires : veuillez nettoyer les lieux avant demain 5 heure, ou il y aura des conséquences”.
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Zhao Guilha n’a pas eu le choix, elle a dû repartir dans sa terre d’origine, dans la province d’Henan, au centre de la Chine, sans un sou en poche, alors qu’elle avait travaillé dur pour ramener de l’argent. Ce sont les gens comme elle, venus du monde paysan, qui ont fait de la Chine un géant économique, en acceptant des bas salaires et en travaillant d’arrache-pied. Certains se sont élevés, mais les autres périclitent, et sont à présent chassés des villes, en plein hiver, car l’économie chinoise n’a plus besoin d’eux.
Ce pays n’a plus d’éthique
Parmi les opposants, Wei Jingsheng connaît bien l’histoire du Parti communiste chinois, pour avoir participé à la Révolution culturelle, avant de dénoncer le tour dictatorial que prenait le mouvement. Il constate dans une interview donnée à l’agence chrétienne Asianews que son pays a adopté un capitalisme pur, sans aucune garantie des droits humains ou de réduction des inégalités.
Le gouvernement a tourné le dos au taoïsme et au confucianisme, et combat le christianisme, si bien que les différences entre les classes économiques ne sont plus tempérées par aucune autre considération. Les cadres du parti, en particulier, ont transformé les différences sociales en différence de nature : non seulement les pauvres possèdent moins mais ils “sont” moins, déplore-t-il.
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Le matérialisme sans frein et sa réponse
Pourtant, la même agence constate que le matérialisme qui domine la société chinoise n’est pas aussi monolithique qu’il paraît. En 2016, 100 000 chinois furent baptisés dans la seule Église catholique de Chine, bien moins nombreuse, dans ce pays, que les Églises protestantes. Il y aurait, selon la même source, 100 millions de chrétiens en Chine, soit plus que de membres du Parti communiste chinois, 85 millions.
Les injustices commises à l’encontre des Low end et le manque de reconnaissance du Parti à l’égard des travailleurs pauvres qui portent l’économie chinoise conduisent de nombreux Chinois à se tourner vers une communauté chrétienne. Un nouveau baptisé témoigne : “Après avoir rencontré des catholiques, je me suis senti accepté et bienvenue comme une personne avec une dignité, je n’étais pas évalué sur mon salaire ou mes propriétés.”