Arte diffuse ce mardi 9 janvier un documentaire exclusif réalisé par Constance Colonna-Cesari sur les diplomates du pape. De la réconciliation entre Cuba et les États-Unis à la protection des chrétiens d’Orient en passant par la guerre en Syrie… Quand la diplomatie du Vatican se dévoile.
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Et si vous pouviez pénétrer, le temps d’une soirée, dans les coulisses d’une diplomatie unique au monde ? C’est ce que propose la chaine Arte en diffusant ce mardi 9 janvier, à 22h20, un documentaire exceptionnel sur la diplomatie du Saint-Siège… et de ses ambassadeurs. « Pendant un an, la réalisatrice et journaliste Constance Colonna-Cesari, spécialiste du Vatican, a recueilli la parole des architectes de cette politique, qui dévoilent face caméra les dessous d’étonnantes opérations, détaille Arte. Le cardinal Ortega, ancien archevêque de La Havane, qui a joué un rôle de médiateur important dans la réconciliation entre Cuba et les États-Unis, révèle par exemple l’incroyable pacte scellé entre Barack Obama et le pape François pour accélérer la conclusion de ce dossier. »
En 2017, le Saint-Siège a entretenu des relations bilatérales avec 183 États – le dernier en date est la Birmanie – ainsi qu’avec l’Union européenne et l’Ordre souverain de Malte. La Ligue arabe, l’Organisation internationale pour les migrations et l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) ont également des bureaux accrédités auprès du Vatican sans pour autant avoir rang d’ambassade.
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D’une superficie d’à peine 44 hectares, le Vatican s’impose comme un acteur central dans de nombreux dossiers, que ce soit lors de sommets internationaux ou au cours de négociations secrètes : la guerre en Syrie, la protection des chrétiens d’Orient, l’accueil des migrants en Europe… « Les relations diplomatiques du Vatican s’inscrivent dans le temps long, il n’y a pas d’échéance ʺpolitiqueʺ tel qu’un quinquennat, précise Michel Roy, secrétaire général de Caritas, qui a participé au documentaire. En parallèle, le fait que le Saint-Siège s’appuie sur un État donne à l’Église une réelle indépendance avec un solide réseau d’ambassadeurs lui permettant d’agir en toute autonomie ».
D’une certaine manière, « la communauté internationale fait confiance au Vatican dans les relations diplomatiques car le Saint-Siège n’a pas d’intérêt ʺpersonnelʺ et cherche avant tout à défendre ceux des hommes et des femmes », détaille encore Michel Roy.
Le Vatican, une des plus grandes centrales de renseignement de la planète
Constance Colonna-Cesari revient également avec justesse sur la personnalité du pape François et les signaux forts qu’il envoie comme ce jour d’avril 2016 où il décide de ramener dans son avion papal trois familles syriennes après la visite d’un camp de migrants à Lesbos (Grèce). « La personnalité du Saint Père lui-même va même au-delà des simples relations diplomatiques. Les engagements qu’il prend, que ce soit par des gestes forts, des dialogues discrets ou secrets, donnent envie d’avoir confiance », souligne le secrétaire général de Caritas.
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Rappelant que le pape François a multiplié les déplacements vers des ʺpériphériesʺ (l’Albanie, la Géorgie, Bangui, La Havane…), Michel Roy décrypte ainsi la volonté du pape : « On ne peut pas construire un monde en paix sans le concours de tous, il faut que le centre aille vers les périphéries et que les périphéries deviennent de nouveaux centres. Une société plus juste ne se construira qu’avec l’implication des pays qui se sont aujourd’hui en marge ».
« Le Vatican, qui compte des paroisses dans de nombreux pays, sait parfaitement faire remonter l’information, ce qui l’apparente à l’une des plus grandes centrales de renseignement de la planète, précise encore Arte. Son activité n’échappe pas à la surveillance de Washington, comme l’ont révélé les dépêches diplomatiques rendues publiques par Wikileaks ».