Embouteillages, contretemps, déceptions, imprévus… Toutes les excuses sont bonnes pour râler et se plaindre quand quelque chose nous arrive. Pourtant, il a été scientifiquement prouvé qu’au quotidien, cela peut être néfaste pour la santé. Alors, comment faire pour ne plus râler ?La France est mondialement connue pour sa gastronomie, pour sa culture, mais également par le caractère râleur de ses habitants… Quand nous rencontrons frustration, déception, contrariété, notre première réaction est bien souvent de s’en plaindre ! Pourtant, de nombreuses études ont été faites à ce sujet et il a été démontré d’une part qu’une réaction négative entraîne une situation négative, mais également que la plainte engendrerait des problèmes de santé, mentale et physique.
Râler a beau être une (mauvaise) habitude et dont on pourrait aller jusqu’à dire que c’est culturel, il y a des moyens d’aller au-delà et d’adopter une autre attitude face aux aléas de la vie.
Râler, c’est mauvais pour la santé
Tout d’abord, pour la santé mentale
Pour commencer, il faut savoir que bougonner est un puissant générateur d’anxiété. En effet, le psychiatre Steven Parton en explique les mécanismes dans ses travaux, publiés dans la revue de psychologie Psychpedia. Le cerveau est composé de synapses et d’espaces entre elles. Le scientifique décrit : “Quand vous avez une pensée, une synapse crée un pont jusqu’à une autre et lui envoie un signal électrique. Ce dernier transporte et transmet l’information à laquelle vous pensez”. Il explique ensuite que plus une pensée est utilisée fréquemment, plus les connexions entre les synapses se raccourcissent et se font rapidement et automatiquement. Par conséquent, une personne qui aura des pensées négatives régulièrement sera plus encline à en faire une habitude qu’une personne qui adopte une attitude positive malgré quelques idées noires quelques fois. Le pessimisme est donc un cercle vicieux…
Par ailleurs, lorsque nous râlons, notre corps sécrète du cortisol, l’hormone du stress. Un taux élevé de cortisol peut interférer dans l’apprentissage, la mémoire, augmente le risque de dépression et diminue l’espérance de vie.
Mais aussi pour la santé physique
Par ailleurs, cette augmentation du cortisol a des effets sur la santé physique. Comme nous l’avons expliqué plus haut, c’est l’hormone du stress. Elle est libérée de façon réflexe, lorsque notre cerveau perçoit un danger. Or râler donne au cerveau l’impression que nous sommes en danger. Il ordonne donc la production du cortisol afin de permettre à l’individu de fuir : augmentation de la pression sanguine, augmentation de la glycémie (taux de sucre dans le sang) afin de fournir de l’énergie aux muscles pour s’enfuir. Un réflexe archaïque toujours présent.
Du fait de ces stimulations qui s’avèrent inutiles finalement, on devient plus vulnérable : notre système immunitaire s’affaiblit, les risques cardio-vasculaires, de diabète et d’obésité sont augmentés.
À l’inverse, il semblerait qu’une attitude positive arrive à diminuer de 23% la production de cortisol !
Et pour celle des autres…
Il existe un phénomène surnommé le processus des « neurones miroirs ». Le cerveau possède cette capacité à s’adapter naturellement à l’humeur de ceux qui nous entourent, surtout si nous passons beaucoup de temps avec eux. C’est la base du sentiment d’empathie. Comme le tabac, on n’a donc pas forcément besoin d’être râleur pour en subir les effets négatifs. Ainsi, quand nous râlons, nous provoquons une réaction de stress chez les autres également et inconsciemment, les incitons à en faire de même. Autant de bonnes raisons de trouver un remède à ce mal de plus en plus fréquent.
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Comment ne plus râler ?
Identifier nos réflexes
Tout d’abord, pourquoi râlons-nous ? Quelles sont les choses au quotidien qui nous irritent ? Pour pouvoir cesser une action, il faut déjà en comprendre le mécanisme. La première chose à faire, donc, est d’identifier les déclencheurs de nos plaintes et les situations dans lesquelles nous avons pris l’habitude de râler. Ensuite, nous pourrons apprendre à anticiper ces situations et décider que cette fois-ci, râler ne sera pas une option ! C’est ce que conseille, pour commencer, Christine Lewicki, coach d’entreprise, fondatrice de la société O coaching Inc. et formatrice en développement personnel.
Trouver les mots justes et s’autoriser des moments de rumination
Une fois votre souci identifié, il ne s’agit évidemment pas de retenir vos émotions. Nous savons pertinemment qu’intérioriser ses sentiments n’est pas bon. Ce qu’il convient de faire, c’est plutôt d’arriver à trouver les mots justes afin d’exprimer notre mécontentement. Cela viendra après avoir compris le souci, pourquoi cela nous pose problème et ce que l’on ressent. Mettre les mots sur ce qui nous contrarie, déçoit ou frustre.
Accordez-vous le temps alors de dire ce que vous pensez de telle ou telle situation, soit en parlant, en écrivant, ou en pratiquant toute activité qui vous permettra d’extérioriser vos tensions. En prenant régulièrement le temps de faire ça, vous serez moins tentés de râler à la première occasion, car moins à fleur de peau.
Relativiser
Réussir à comprendre et évaluer la gravité de nos problèmes peut également aider à réduire nos plaintes. Si on parvient à différencier quelque chose de grave de quelque chose d’ennuyeux, une première étape est franchie. Un embouteillage ? Un retard ? S’il n’y a pas de danger de mort, nous pouvons tenter de nous raisonner en nous disant qu’aussi pénibles en soient les conséquences, nous en sortirons vivants. De plus, saisissons ces petits moments où notre patience est mise à l’épreuve pour prier ou prendre un temps de réflexion.
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Prendre sa vie en main
Ultime solution : chercher des solutions ! Quelque chose ne vous convient plus ? Changez, modifiez-y quelque chose, si ce n’est pas directement la situation ou la personne en elle-même, changez votre point de vue et votre approche par rapport à celle-ci. Soyez acteur/actrice de votre vie, ne la subissez plus. Si quelque chose prend plus de temps que prévu, rentabilisez votre temps en faisant autre chose.
Réduire nos plaintes au quotidien sera tout aussi bénéfique pour nous que pour notre entourage. Pensez aussi à rester à distance de ces personnes qui râlent sans arrêt, car en plus d’être malsain, n’oubliez pas que c’est contagieux !
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