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L’Évangile évoque très rapidement les présents des mages, qu’il faut comprendre à la lumière de la Tradition.
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Dans nos sociétés contemporaines, si l’or n’a rien perdu de son attrait, la myrrhe et l’encens paraissent bien exotiques et n’évoquent que très lointainement la puissance symbolique dont ils étaient porteurs à l’époque de la naissance du Christ. Evoqués allusivement par l’évangéliste Matthieu, qui n’en développe pas le sens, ces trois matières offertes par les Rois au Christ nouveau-né ont peu à peu pris une grande importance dans la lecture de la Tradition.
L’or du Christ-Roi
Bien qu’il soit anachronique de parler du Christ-Roi dans l’interprétation du texte biblique, c’est bien à la royauté du Christ, Roi des rois, que renvoient les Pères de l’Église lorsqu’ils évoquent l’or. « Voici l’or : c’est un roi », écrit saint Grégoire le Grand dans une homélie sur l’Épiphanie, avant de poursuivre : « Voici l’encens : c’est un Dieu ; voici la myrrhe : c’est un mortel ». Toutes les grandes traditions spirituelles de l’Antiquité reliaient l’or au divin. Inaltérable et pleine d’éclat, cette matière devint rapidement réservée à l’aristocratie, au pouvoir royal, aux fonctions religieuses. Dans son acception latine, l’or renvoie étymologiquement à la lumière et au soleil, aurum signifiant aurore. Et si l’or fut aussi rejeté, dans la tradition biblique, comme signe d’idolâtrie, l’évangéliste saint Jean confirme, dans le livre de l’Apocalypse, sa dignité dans la liturgie du retour du Christ.
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L’encens réservé au divin
Fréquemment utilisé dans les cultes aux divinités dans les civilisations assyrienne et égyptienne, l’encens était l’un des biens les plus précieux. Romains et Grecs le tenaient également en haute considération. L’encens avait alors une valeur équivalente voire supérieure à l’or. Attribut du divin, l’encens des Mages salue dans le nouveau-né de l’humble crèche, et au-delà des trompeuses apparences, un Dieu. Également présent dans la « liturgie » de l’Apocalypse, l’encens offert en adoration grâce à l’encensoir s’est inscrit durablement dans la tradition liturgique de l’Église. En montant vers le ciel, les fumées sacrées portent les prières des fidèles : « Que ma prière devant toi s’élève comme un encens », dit le psalmiste (Ps 140, 2).
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La myrrhe du Dieu fait homme
Tout comme l’encens, la myrrhe était recherchée par les anciennes civilisations pour son parfum. Les Hébreux s’en servaient pour fabriquer l’huile d’onction sainte des prêtres. Un usage moins connu nous est rappelé par Martine De Sauto : « Mélangée à du vin, la myrrhe en augmentait la vertu euphorisante et, selon une coutume juive, ce breuvage était parfois proposé aux suppliciés pour atténuer leurs souffrances, ce qui fut justement le cas pour Jésus (Mc 15, 23). » Utilisée pour embaumer les morts, elle servit à préparer la dépouille mortelle du Christ comme nous le raconte l’Évangile selon saint Jean : « Nicodème – celui qui, au début, était venu trouver Jésus pendant la nuit – vint lui aussi ; il apportait un mélange de myrrhe et d’aloès pesant environ cent livres. Ils prirent donc le corps de Jésus, qu’ils lièrent de linges, en employant les aromates selon la coutume juive d’ensevelir les morts. » Deux usages qui rappellent l’humanité du Rédempteur, dès le commencement de son existence terrestre.
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