Si l’Église en France a compris que la télévision pouvait être un puissant moyen d’évangélisation, en entrant directement dans les foyers via le poste, c’est grâce à un homme : le père dominicain Raymond Pichard. Avant même le Jour du Seigneur, en véritable pionnier, il avait déjà été l’artisan de la première retransmission télévisée d’une messe.
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Si l’Église en France a compris que la télévision pouvait être un puissant moyen d’évangélisation, en entrant directement dans les foyers via le poste, c’est grâce à un homme : le père dominicain Raymond Pichard. Avant même le Jour du Seigneur, en véritable pionnier, il avait déjà été l’artisan de la première retransmission télévisée d’une messe.
Le 24 décembre 1948, les catholiques français qui ne peuvent se rendre à la messe de minuit, peuvent suivre celle célébrée à Notre-Dame de Paris par le cardinal Emmanuel Suhard. C’est une première mondiale, tant cathodique que catholique. Il faut dire que la France est légèrement avantagée : le même jour, les États-Unis diffusent également la messe de minuit filmée depuis New-York. Mais grâce au décalage horaire, la diffusion française intervient six heures plus tôt !
Le père Pichard ne s’est pas arrêté là. Après ce premier succès, il veut aller passer à l’étape suivante : diffuser un message du souverain pontife. Là aussi, les États-Unis sont sur les rangs et la concurrence est rude. En coulisse, les gouvernements respectifs agissent, chacun voyant en un message papal une bonne occasion de promouvoir leurs propres normes de télédiffusion. Et là encore, c’est la France qui l’emporte, avec un message de Pie XII diffusé pour Pâques 1949.
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C’est fort de ces deux expériences que le père Pichard lance six mois plus tard, la première diffusion du Jour du Seigneur. Pour l’occasion, un local des célèbres studios de la rue Cognac-Jay est transformé en chapelle.
En 1954, l’émission se déplace dans une “vraie” chapelle, celle du couvent dominicain de l’Annonciation, rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris. Et à partir des années 1970, l’émission sort de sa chapelle habituelle pour aller dans les différentes paroisses françaises. Le père Pichard reste le producteur de l’émission catholique jusqu’en 1976. Encore aujourd’hui, les dominicains sont producteurs.
Conscient du potentiel évangélisateur de la télévision et du cinéma, le père Raymond Pichard crée de nombreuses structures : “les Producteurs du parvis”, “Les missionnaires par le cinéma”, des projets en Afrique… Si ceux-ci n’ont pas tous survécu telle, l’œuvre de l’infatigable dominicain est toujours bien vivante.
Le père Pichard est décédé en 1992, 44 ans après avoir célébré la première messe télévisée. Pour cette occasion, il avait demandé à la chanteuse Mireille Matthieu, fervente catholique, de composer une chanson, Marie Media. 25 ans après, ce sont toujours entre 500 000 et un million de Français qui, chaque semaine, peuvent suivre la messe, depuis chez eux, grâce à lui.