Le Secours catholique va lancer sa première “agence immobilière sociale” fin 2018 en Île-de-France. Fanny Plançon, responsable du projet au sein de l’association, décrypte les enjeux pour Aleteia.
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La France compte près de 4 millions de personnes « mal logées » et plus de 12 millions en situation de fragilité par rapport au logement, d’après le rapport annuel de la Fondation Abbé-Pierre. En parallèle, en janvier 2017, le parc immobilier français comptait 2,7 millions de logements vides, d’après une étude de l’Insee. Face à cette situation, le Secours catholique a décidé de lancer la première agence immobilière sociale. « Notre projet est né du constat des équipes du Secours catholique en Île-de-France où la situation est particulièrement alarmante, commence Fanny Plançon, la responsable du projet. Il n’y a pas de solution pertinente et durable pour les personnes mal logées ce qui provoque, tant pour elles que pour nos bénévoles, un sentiment d’impuissance ». « Ils sont ballotés d’un logement d’urgence à une chambre d’hôtel en passant par des abris de fortune sur le trottoir ou dans le métro…, détaille la jeune femme. La situation est intenable ».
L’agence devrait ouvrir dans Paris intra-muros fin 2018 et vise, d’ici quatre ans, 200 logements en Île-de-France. « Le choix de la localisation géographique a été assez logique : Paris est une zone tendue pour le logement et une étape importante dans la route migratoire », souligne Fanny Plançon. Concrètement, l’agence va faire le lien entre les propriétaires de logements vacants et les personnes dans le besoin.
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Si le Secours catholique mise sur le principe de solidarité, l’enjeu pour l’association est désormais de convaincre des propriétaires. Pour les rassurer, le Secours catholique compte mettre en place des mesures (en partenariat avec Caritas habitat) pour qu’en cas de défaillance de paiement de la part du locataire, le propriétaire touche quand même son loyer. « Nous allons demander aux propriétaires de modérer les loyers mais, en contrepartie, ils sont assurés de toucher leur loyer à la fin du mois », indique la responsable. En cas de succès, le Secours catholique espère que d’autres acteurs, associations et collectivités, se saisissent de cette initiative.
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« En tenant compte des allers-retours entre les dispositifs d’hébergement d’urgence et les hospitalisations, une personne dans la rue coûte 20 000 euros par an à l’État, insiste Fanny Plançon. D’après nos estimations, un logement pour cette même personne coûterait 7 000 euros par an. L’État doit prendre ses responsabilités et accepter de mettre en place une vraie stratégie de logement ».