La Fraternité Saint-Vincent-Ferrier, d’inspiration dominicaine, s’est lancée dans la construction d’une église : un projet aussi beau qu’accaparant.
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Le chantier, qui occupe les Frères de Saint-Vincent, à Chémeré-le-roi (Mayenne), depuis septembre 2015, est né d’une bonne nouvelle. Les frères de cette jeune fraternité — fondée en 1979 par le père Louis-Marie de Blignières — sont devenus trop nombreux pour leur petite chapelle et ladite chapelle contient difficilement les fidèles qui suivent les offices de la communauté. “Nous étions obligés d’installer une partie des fidèles dans une pièce à part avec un écran pour suivre la messe”, déplore le père Augustin-Marie Aubry, maître des novices de la fraternité Saint-Vincent-Ferrier.
Les frères se sont lancés, chacun selon ses compétences, avec enthousiasme dans ce projet. Mais maintenant qu’il prend forme, ils voudraient le voir finir pour reprendre leurs missions. Ainsi, le père Jourdain-Marie, chargé de communication du chantier, témoigne : “J’ai hâte de pouvoir raccrocher l’appareil photo pour être plus directement au contact des personnes et non sans cesse derrière un objectif et un écran”.
Un frère trésorier-funambule
Le frère Alain-Marie Froment, l’économe de la Fraternité, est toujours sur la brèche. Il a un budget de 5,8 millions d’euros à gérer, qui comprend la construction d’une église, d’une hôtellerie et d’un cloître. Grâce à la générosité des donateurs, les deux tiers des travaux sont financés, soit 3,8 millions d’euros. Le frère se souvient qu’au plus fort du chantier, il devait honorer des factures s’élevant jusqu’à 300 000 euros par mois ! Il avait la sensation d’avancer dans le vide, comme un funambule : “Actuellement, la note mensuelle a bien diminué, se réjouit-il, mais elle est encore d’environ 180 000 euros. Alors, je m’agrippe à ma perche et ne regarde pas en direction du sol !”. “Sa perche”, se sont les dons des bienfaiteurs, auxquels il demande un dernier effort pour boucler son budget.
Nous finirons avant l’été… si Dieu veut !
Le père Augustin-Marie Aubry rappelle que, si le casque de chantier ne manque pas de charme, les frères ont choisi la capuche. Ils sont d’abord apôtres : leur vie se nourrit de contemplation, de prière et de prédication. Il espère donc que, comme convenu, l’église sera achevée à l’été 2018. Notamment pour que les frères puissent reprendre leurs projets d’études (doctorats, publications, etc.), d’enseignements, ou encore développer l’existant, comme la Revue de Chémeré, Sedes Sapientiæ. Tout cela est mis en sommeil pendant le temps des travaux.
Ils attendent aussi de pouvoir reprendre l’apostolat en milieu rural, qui passe par la visite de fermes, et l’apostolat d’évangélisation des personnes de culture musulmane. Ils voudraient enfin pouvoir accueillir des retraites dans de bonnes conditions. Cela sera possible grâce à la nouvelle hôtellerie, qui accueillera des retraites : “Retraites du Rosaire, retraites du combat spirituel et retraites des vocations”, précise le père Augustin.
Mais il souligne aussi que le chantier n’a pas été stérile, car les frères et les ouvriers se sont très bien entendus. Des relations d’amitiés sont même nées, puisque l’un des maçons a demandé à l’un des pères de la communauté de baptiser son petit-fils. Cette église qui sort de terre n’a pas attendu d’être achevée pour commencer son œuvre apostolique !
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