La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a présenté ce vendredi 15 décembre ses recommandations sur les enjeux éthiques des algorithmes.
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Musiques, films et séries en streaming, réseaux sociaux, sélection à l’université (APB), élections politiques, etc. : les algorithmes rythment aujourd’hui nos vies. La CNIL, chargée de veiller à ce que l’informatique ne porte atteinte aux droits de l’Homme, à la vie privée, ou aux libertés individuelles ou publiques s’est penchée sur les enjeux éthiques de l’intelligence artificielle (IA) et les questions de société soulevés par l’évolution des technologies numériques.
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« Nous devons collectivement faire en sorte que ces nouveaux outils soient à la main humaine, à son service, dans un rapport de transparence et de responsabilité », a expliqué vendredi Isabelle Falque-Pierrotin, sa présidente. Une exigence nécessaire quand on sait que 72% des Français estiment que les algorithmes représentent un enjeu de société, selon un sondage Ifop réalisé début 2017. Ils sont 57% d’ailleurs à déplorer que les algorithmes « limitent l’étendue des choix proposés » et 64% à considérer qu’ils« représentent plutôt une menace ». Néanmoins, la plupart admettent « ne pas savoir précisément de quoi il s’agit » (52%). Ces inquiétudes touchent également les milieux chrétiens, comme en témoigne le dernier livre du philosophe Fabrice Hadjadj, Dernières nouvelles de l’homme (et de la femme aussi), qui analyse les dangers pour la vie spirituelle que peuvent présenter les technologies.
Deux exigences et six recommandations
Dans son rapport, la CNIL définit un algorithme comme « une suite finie et non ambiguë d’instructions permettant d’aboutir à un résultat à partir de données fournies en entrée », ce qui permet par exemple « fournir des résultats sur un moteur de recherche, proposer un diagnostic médical, conduire une voiture d’un point à un autre, détecter des suspects de fraude parmi les allocataires de prestations sociales, etc. » Elle estime que deux principes doivent fonder l’utilisation des intelligences artificielles : le principe de loyauté, qui stipule qu’un « algorithme doit être loyal envers ses utilisateurs » et celui de vigilance/réflexivité, qui doit permettre « d’organiser une forme de questionnement régulier, méthodique et délibératif à l’égard de ces objets mouvants ».
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De ces deux exigences sont nées six recommandations opérationnelles dont celle de former à “l’éthique” tous les acteurs de la « chaîne algorithmique ». Figurent également parmi les recommandations celles de « rendre les systèmes algorithmiques compréhensibles, en renforçant les droits existants et en organisant la médiation avec les utilisateurs » et d’« encourager la recherche sur l’IA éthique » à travers une grande cause nationale.
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