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Toutes les personnes qui ont connu le saint le plus populaire d’Italie sont unanimes. À tout instant de l’année, si on demandait par surprise dans combien de temps arriverait la fête de Noël, Padre Pio était incollable. Il savait très précisément le nombre de jours et d’heures qu’il restait. "Aucune fête ne m’émeut comme celle-là" car — disait-il à ceux qui s’étonnaient de cette attente presqu’enfantine — « si la résurrection est l’éclatement de la gloire, Noël est la divine tendresse qui prend l’esprit et le cœur ». À la vue du petit Jésus dans la crèche, le visage du saint capucin s’éclairait d’une tendresse infinie, d’une joie et d’une compassion presque douloureuse qui le faisaient fondre en larmes.
Des Noëls inoubliables
Au moment de Noël, Padre Pio, entrait en totale harmonie avec le mystère de la naissance du Christ, voyait en cet événement l’amour démesuré de Dieu à l’égard de l’homme. Le « Dieu fait chair » est né, proclamait-il à l’heure venue. Et l’heure venue était minuit, pas une seconde de plus ou de moins. Et c’est à lui, généralement si réservé et ne demandant jamais rien pour lui-même, que le supérieur du couvent des frères capucins cédait la célébration de la messe de minuit alors que c’est à lui qu’aurait dû revenir la tâche.
Mais comment enlever aux fidèles ce moment inoubliable pour tous ceux qui accouraient de loin, voire de très loin, pour y assister ? La messe pouvait durer jusqu’à cinq heures du matin. Pourtant les fidèles arrivaient par milliers, bravant le plus souvent la neige et des températures glaciales pour y assister. À minuit, ils voyaient arriver Padre Pio sur l’esplanade, revêtu d’une chape ancienne, brodée d’or fin, portant dans ses bras l’Enfant Jésus, radieux et concentré, "comme s’il portait vivant dans ses bras le sauveur du monde", passant ensuite au milieu de la foule qui faisait la haie à l’entrée de l’église, rapporte Emanuele, un fils spirituel de Padre Pio.
Les visions
Avant la célébration, Padre Pio s’entretenait avec les fidèles, son visage déjà transfiguré par des faits inexplicables, rapportent divers témoins. Au milieu de tant d’autres anecdotes sur des épisodes marquants de la vie du saint, rapportés dans son Diario (journal), le supérieur du couvent de San Giovanni Rotondo, Ignazio da Ielsi, raconte celui de Lucia Iadanza, sa fille spirituelle. Nous sommes le 24 décembre 1922, Padre Pio est jeune et vient de recevoir les stigmates (Riscossa Cristiana):
Le père Raffaele a vécu 35 ans aux côtés de Padre Pio. Sa chambre était collée à la sienne. Nous sommes le 24 décembre 1924. Il témoigne lui aussi d’une scène bouleversante :
La crèche toujours en face du confessionnal
Ce que Padre ressentait à ces moment-là personne ne le sait. Si ce n’est au détour de quelque confidence épistolaire révélée à droite et à gauche par ses confrères ou ses enfants spirituels. Un jour il confia à l’un d’eux : « Oh mon Dieu, je ne saurais vous décrire ce que je ressens dans mon cœur en cette heureuse nuit. Mon cœur déborde d’un saint amour envers notre Dieu “fait chair” ». À une de ses filles spirituelles, Raffaelina Cerase, Padre Pio a confié : "Dès que commence la Neuvaine en l’honneur du saint Enfant-Jésus, on dirait que mon esprit renait à une nouvelle vie : mon cœur se sent suffisamment petit pour contenir les biens célestes ; mon âme sent qu’elle se dépouille en présence de notre Dieu qui s’est fait chair pour nous. Comment résister ? Comment ne pas l’aimer d’une nouvelle ardeur ? Empressons-nous autour de l’Enfant-Jésus, d’un cœur immaculé de faute et nous pourrons goûter à la douce saveur de son amour".
À chaque messe de minuit, rappellent les frères capucins, Padre Pio revenait à la sacristie, le visage pâle et d’une beauté surnaturelle. Quant à l’emplacement de la crèche, c’était toujours le même : en face du confessionnal pour pouvoir le voir pendant qu’il administrait le sacrement de la pénitence. Il restait dans le confessionnal, rapportent ses confrères, des heures et des heures chaque jour, le regard fixe sur la statuette de l’Enfant-Jésus. Oui, Padre Pio avait une infinie passion pour Noël. "Il lui suffisait d’entendre le son d’un instrument champêtre ou d’une berceuse pour le faire entrer en extase", ajoutent ses supérieurs.