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Retrouvez chaque dimanche de l’Avent l’homélie de l’abbé Gaëtan de Bodard, curé des communautés paroissiales de Fresnay-sur-Sarthe, Oisseau-le-Petit et Sougé-le-Ganelon, dans la Sarthe.
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« Consolez, consolez mon peuple dit le Seigneur. » Le peuple hébreu est un peuple infidèle, un peuple qui a bénéficié très largement des merveilles divines, mais qui a « la tête dure et la nuque raide » et qui s’est détourné du Dieu trois fois saint qui, pourtant, lui a montré si souvent Sa bienveillance et Sa miséricorde. Si bien que Dieu S’est lassé… et Il a permis que les troupes ennemies envahissent la Terre promise, la terre conquise. Les Hébreux ont été déportés, exilés à Babylone, loin de Jérusalem. Dure période de larmes et de sang, de regrets amers et de pleurs de repentir. Mais le Cœur de Dieu est tel que lorsqu’il y a demande de pardon, lorsqu’il y a contrition et regret, quand il y a volonté de racheter le mal commis, Dieu accorde Son pardon, Sa paix : « Du Ciel se penche la justice. » Il suffit de demander pardon pour que Dieu Se laisse toucher : « Il vient avec puissance ; Son bras Lui soumet tout. » Et Dieu présent en nos vies, cela change tout : « Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent ; la vérité germe de la terre. »
En parlant de conversion, de changement de vie, l’Évangile de ce dimanche nous présente la figure de Jean-Baptiste, celui qui « proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés. » Difficile de le louper Jean-Baptiste : haut en couleurs… et en odeurs (un vêtement « de poil de chameau », je vous laisse imaginer le fumet qu’il devait dégager…), le timbre haut, le verbe vif et le geste tranchant. Immanquable ! Mais de là à toucher les cœurs et les âmes en profondeur, il y a un abîme, non ? Eh bien, non ! Dieu Se choisit les instruments qu’Il veut ! Et si ceux-ci sont dociles à la grâce, cela vaut largement tous les plans com’ et toutes les stratégies marketing ! Au point que « toute la Judée et tous les habitants de Jérusalem » se pressent pour écouter Jean le Baptiste… et se laissent toucher !
Vivre avec Jésus sans passer pour des ringards ?
Excusez-moi d’insister mais je voudrais être sûr que vous ayez bien compris : ce sont les habitants de Jérusalem qui viennent auprès du Baptiste, les gens de la ville, ceux à qui on ne la fait pas, ceux qui sont éduqués. Vous vous souvenez de la phrase goguenarde de Nathanaël s’étonnant que le Messie puisse venir de Galilée : « De Nazareth, que peut-il sortir de bon !? » Eh bien, là, c’est bien des habitants de Jérusalem qu’il s’agit, les habitants de la capitale de la Judée – éduqués, ayant accès à la culture, bénéficiant de la science des plus grands docteurs et scribes, proches des grands-prêtres du Temple, côtoyant les pharisiens les plus purs, bref, la crème, le gratin ! –, sûrs d’eux-mêmes, ayant tout vu tout essayé, qui se laissent toucher par le message acéré, tranchant, exigeant du Précurseur. Ne doutons pas de la bonté de Dieu pour nos élites, pour les dirigeants, pour les politiques : ce Dieu des pauvres et des petits, qui S’est fait Lui-même pauvre parmi les pauvres et tout-petit parmi les petits, a un projet d’amour pour eux aussi. L’argent, le pouvoir, la (toute-)puissance peuvent être autant d’obstacles à la grâce divine mais le Seigneur a Ses instruments pour toucher les cœurs, les intelligences, les âmes les plus endurcis. Encore faut-il que nous prions pour notre conversion et la leur, non ?
« Le saint temps de l’Avent, c’est tout spécialement celui des âmes intérieures, de celles qui vivent sans cesse et à travers tout cachées en Dieu avec Jésus-Christ au centre d’elles-mêmes » écrivait la carmélite sainte Elisabeth de la Trinité. Voulez-vous faire partie de cette petite équipe, de cette team spirituelle, celle « des âmes intérieures », celles qui acceptent de ne pas faire de Noël une fête de la bouffe et des cadeaux, mais bien la fête de notre Sauveur ? Pas simple car, en même temps, il s’agit de bien recevoir familles et amis, et il faut aussi prévoir des cadeaux pour chacun. Pas simple, n’est-ce pas, car en même temps, en tant que catholiques, nous voulons vivre « avec Jésus-Christ au centre de nous-mêmes » ! Et sans passer pour des ringards, des has been ou des bonnets de nuit !
Le témoignage de Natalie Saracco
J’ai été profondément remué il y a quelques semaines par la lecture d’un témoignage, celui de Natalie Saracco, cinéaste catho, une vraie, pas à moitié, pas en façade : elle prie, lit les Évangiles, va à la messe, dit le chapelet et prend le temps d’adorer le Seigneur dans le Saint-Sacrement. Elle subit un accident de voiture très grave sur l’autoroute. Elle est emprisonnée dans la voiture écrabouillée. Fille de médecin, elle a appelé son père et sait que la violence de l’impact a provoqué une hémorragie interne qui ne peut que lui être fatal. Et c’est ce qui arrive : alors que les pompiers tentent de la désincarcérer de son véhicule, elle meurt, ou plutôt, comme elle le dit elle-même, « je suis passée de l’autre côté. » Et là, le choc : la rencontre en tête à tête avec le Seigneur Jésus. Mais un Jésus pitoyable, en larmes, broyé de douleur, Jésus qui pleure sur l’ingratitude des hommes qu’Il aime tant et qu’Il veut sauver, encore et toujours. Natalie écrit : « Ta douleur, Seigneur, Ta peine étaient une abomination. Comme si Tu contenais à Toi seul toute la souffrance et l’amertume du monde. De ce monde que Tu as tant aimé, de ce monde que Tu aimes tant, de ce monde qui Te rejette tant. » Et Natalie de comprendre que Jésus, tout en même temps, lui montre les conséquences de ses péchés à elle, de ses manques, mais aussi réclame de l’amour : Jésus a besoin de réconfort. Ce Cœur qui a tant aimé les hommes veut être aimé et non repoussé, méconnu, méprisé. La Passion du Seigneur continue dans l’indifférence souveraine des hommes.
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Le dernier film de Natalie Saracco, un “Amélie Poulain catho”
Je ne vais pas vous spoiler la fin du livre. Sachez juste que Natalie est revenue et, alors qu’elle crachait du sang, les médecins n’ont… rien trouvé : pas d’hémorragie interne, rien de cassé, tout est en place. Miracle ? Sa vie en a été changée. À tout jamais ! Radicalement ! Suite à cette expérience, Natalie a choisi le camp « des âmes intérieures » chères à sainte Elisabeth de la Trinité. Alors que – nous l’avons entendu dans la première lecture – c’est Dieu qui voulait la consolation de Son peuple, voici que Natalie, à la suite de tant d’autres, a voulu consoler Jésus : en L’aimant, en Le faisant aimer. Sa carrière aujourd’hui se poursuit à travers des films qui n’ont qu’un but : témoigner de l’Amour infini, indicible du Christ. Et nous, mes frères ? Et moi, mes frères ? Vais-je rester insensible à cet Amour concret ? Dans 14 jours, nous fêterons Jésus Sauveur, Dieu fait homme pour nous sauver du Mal. Noël, fête du foie gras ou Noël, fête de la foi en ce Dieu d’amour qui descend du Ciel sur terre pour racheter les hommes ? La qualité spirituelle de la Nativité dépend – en partie – de nous, de notre implication dans sa préparation, de notre investissement concret – tout comme l’amour de Jésus pour nous est concret ! Et, ce faisant, par notre application, notre vigilance, notre prière quotidienne, la lecture des Évangiles – bref notre amour, quoi ! – nous consolons le Cœur de Jésus. N’est-il pas là le plus des cadeaux ? Alors, à nous de jouer, mes frères : à vos marques, prêts, partez !