Catholiques et orthodoxes fêtent ensemble ce 6 décembre saint Nicolas de Myre à Bari, en Italie, où sont conservées ses reliques. Un grand moment de foi amplifié par la décision de rendre obligatoire la fête liturgique du saint patron dans toutes les églises d’Italie.À Bari, comme pour la fête de sa translation — le 9 mai chez les catholiques et le 22 mai chez les orthodoxes – la fête liturgique de saint Nicolas, les 6 et 19 décembre, draine des foules immenses de pèlerins catholiques et orthodoxes, autour de sa relique conservée depuis plus de 900 ans dans la crypte de la basilique construite à son intention entre 1087 et 1197. Un moment de piété d’autant plus ressenti cette année que les évêques italiens ont décidé de rendre obligatoire sa fête liturgique dans toutes les églises d’Italie et qu’il arrive quelques mois après le pèlerinage mémorable de la relique du saint en Russie.
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Œcuménisme en crescendo
L’histoire de l’évêque de Myre, sa popularité, ses miracles, attirent à Bari, dans les Pouilles, des foules de pèlerins de tout le sud de l’Italie, mais également de plus en plus d’orthodoxes de Russie pour demander des grâces et implorer la miséricorde de Dieu. Pour ces pèlerins, fêter saint Nicolas n’est pas seulement une question de tradition historique à transmettre de génération en génération, mais l’occasion de renforcer, autour d’un des saints les plus vénérés de la chrétienté, les liens de communion qui unissent les disciples du Christ à travers le monde. L’occasion pour des évêques, prêtres, autorités, personnalités et une foule immense de fidèles orthodoxes, d’accourir de tous les pays orientaux : Ukraine, Arménie, Roumanie, Serbie… Mais également d’Allemagne, en Angleterre, de France ou d’Espagne. Depuis la chute du communisme et l’ouverture des frontières, il y a une vingtaine d’année, l’ampleur de ce pèlerinage aux accents œcuméniques ne cesse d’augmenter. Il s’est renforcé depuis la rencontre historique à la Havane (Cuba) entre le pape François et le patriarche orthodoxe de Moscou et de toutes les Russies Kirill, en février 2016.
Admiration et émerveillement
“Bari accueille toujours avec admiration et émerveillement ce voyage spirituel des chrétiens orthodoxes”, avait souligné en 2016 Rocky Malatesta, le responsable du centre de l’économie et du développement italo-russe (Cesvir). Saint Nicolas, avait-t-il ajouté, est “un vrai symbole d’unité entre les peuples et un espoir de la paix sans frontières”. Dans la crypte de saint Nicolas, ils défilent avec patience et “sacrifice” pour ne rester que quelques secondes devant sa tombe et lui remettre leurs prières et intentions et celles de proches qui n’ont pu venir, accompagnant leur longue marche de chants traditionnels russes. “Notre amitié avec le patriarche Kirill, avec le métropolite Hilarion et nos relations fraternelles avec le patriarche œcuménique Bartholomée I, sont l’expression d’un dialogue ouvert, fécond et cordial qui est l’essence du dialogue œcuménique”, a déclaré l’archevêque de Bari-Bitonio, Mgr Francesco Cacucci, à la veille des festivités.
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