Un imam bengali a émis une Fatwa contre le terrorisme, et propose que 100 000 dirigeants religieux musulmans la signent avant de l’adresser au pape François.
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L’imam Allam Majharul Islam, a réagi à l’attentat du Sinaï qui a fait 305 morts le vendredi 24 novembre 2017 : “L’islam n’autorise pas la violence “, assure-t-il. Cet imam est le fondateur de , fondateur du Forum des religions du monde qui réunit des clercs bouddhistes, hindouistes, musulmans et chrétiens, afin de promouvoir la paix entre les fidèles. Il fait partie des 500 chefs religieux musulmans qui accueillent le pape François le 1er décembre au Bangladesh, à l’occasion d’un rassemblement pour la paix organisé dans la périphérie de Dacca, la capitale bengalie. Il profitera de cette occasion pour remettre au Saint-Père le texte de sa Fatwa.
Il assure que, pour les musulmans qui constituent 90% de la population du Bangladesh, c’est un grand honneur d’accueillir le pape François. “Il vient dans un petit pays musulman, et nous ne le voyons pas seulement comme un chef des chrétiens, mais comme un chef des croyants”, s’enthousiasme-t-il. Sa visite, dans un Bangladesh où à peine 0,2% des citoyens sont chrétiens, démontre, aux yeux de cet imam, que la figure de François dépasse les clivages religieux. “Toutes les religions portent un message de paix, assure-t-il. Et le Pape agit dans ce sens”. Il attend de sa part un message de paix pour les musulmans, les bouddhistes et les chrétiens, et attends, comme beaucoup de ses coreligionnaires musulmans, une prise de parole forte sur la question des Rohingyas.
Le pape François et les Rohingyas
Le cas de ces ethnies à majorité musulmane, vivant à l’Ouest de la Birmanie, est effectivement au cœur de l’attention médiatique, lors de ce voyage du pape François en Extrême-Orient. Il lui a été demandé, par le clergé catholique birman, de ne pas employer le terme miné de “Rohingyas”. Aussi épineuse qu’elle soit, la situation de ces populations ne peut pas être ignorée lors de ce voyage par le Saint père. Allam Majharul Islam espère, quant à lui, que la visite du pape favorisera un retour des réfugiés en Birmanie, car “chacun a le droit de vivre sur la terre où il est né”.
Conscient des difficultés que rencontrent les minorités religieuses dans son pays, l’imam Allam Majharul Islam réclame une série d’actions contre les discriminations religieuses. Elles concernent des cas très graves au Bangladesh – comme des meurtres et des enlèvements dénoncés notamment par le Forum des religions du monde. Lors de l’assassinat du catholique Sunil Gomes, un homme de 65 ans égorgé en juin 2016 après une messe dominicale, le Forum a organisé une marche qui a rassemblé 5000 musulmans.
On peut battre les terroristes par l’éducation
Devant la radicalisation d’une partie des musulmans de son pays, l’imam en appelle à l’éducation : “Le fondamentalisme trouve sa racine dans une mauvaise éducation”, assure-t-il. Consultant auprès du ministère de l’Intérieur Bengali, il participe aussi au contrôle des prêches qui ont lieu dans les mosquées. “Quand quelqu’un propage l’extrémisme, il faut l’arrêter”, assure-t-il, cela fait partie du rôle de l’État.