Le Giro 2018 passera trois jours en Israël en hommage à un cycliste reconnu « Juste parmi les nations ».
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Le vendredi 4 mai prochain, le 101e Tour d’Italie s’élancera de Jérusalem avec un contre la montre individuel de 10 kilomètres. Les cyclistes qui resteront dans les quartiers ouest de la ville, et traverseront quelques villes aux alentours, ne s’approcheront donc pas du Saint-Sépulcre, du Mont du Temple et du Mur des Lamentations. Ils longeront néanmoins le Parlement (Knesset) et les murs historiques de la ville. Le Giro s’offrira ensuite deux jours de plus en Israël en passant par Haïfa et Tel Aviv. Ce périple inédit du peloton hors d’Italie, et surtout hors d’Europe, est une manière de rendre hommage à Gino Bartali, champion du cyclisme transalpin dans les années 1930 et 1940.
Le 3 tappe della Grande Partenza del Giro 2018! Per la 1° volta un grande Giro partirà fuori dai confini europei!
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Mystique et héros de la Seconde Guerre mondiale
Le double vainqueur de la Grande Boucle et triple vainqueur du Giro n’a pas seulement inscrit son nom au palmarès des plus belles compétitions de sa discipline. Il est aussi entré dans l’histoire pour ses qualités humaines. En 1936, à la mort de son frère Guilio, il devient « mystique ». « L’émotion […] provoqua en moi une métamorphose totale. J’avais été jusque là un homme assez libre, primesautier, ne dédaignant pas des amusements parfois assez frivoles. […] La mort de mon frère m’avait frappé comme un avertissement divin à un moment où, peut-être, j’aurais pu commettre les pires erreurs. Je me mis à prier avec fanatisme pour l’âme de Giulio », explique-t-il selon sa biographie, Gino le pieux, rédigée par le journaliste Jean-Paul Ollivier. Il intègre l’ordre des Carmes, un ordre religieux catholique contemplatif destiné aux laïcs qui acceptent une vie de pauvreté au service des autres. Mais il continue de courir en compétition.
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Gino Bartali manifeste rapidement une aversion au fascisme, bien que Mussolini tente d’instrumentaliser sa victoire au Tour d’Italie de 1938. Il profite de ses entraînements pour transporter des messages codés dans le cadre de son vélo, pour le compte d’un réseau d’exfiltration de juifs italiens organisé par le rabbin et l’archevêque de Florence. En 1943, il parvient à sauver 800 juifs. Ses initiatives seront distinguées après-guerre. En 1948, le pape Pie XII, le fait chevalier de l’ordre de Saint-Sylvestre, qui récompense des mérites civils.
Bien plus tard, en 1986, il est fait Grand officier de l’Ordre du Mérite de la République italienne, puis Chevalier grand-croix du même ordre. Alors qu’il décède le 23 septembre 2013. Son nom est alors inscrit sur le mur du mémorial de Yad Vashem. Il est un de seuls sportifs à recevoir cette distinction. Le pape François a été invité à assister au départ de ce Tour qui se terminera… à Rome le 21 mai et non pas à Milan, siège de La Gazzeta dello Sport organisateur de l’événement, comme c’est la tradition.
Une polémique a néanmoins éclaté ce mercredi 29 novembre.Le gouvernement israélien a menacé les organisateurs du Tour d’Italie de rompre son partenariat avec le Giro, après que ceux-ci ont fait référence à « Jérusalem-Ouest » comme ville de départ de leur édition 2018. « À Jérusalem, la capitale d’Israël, il n’y a pas d’est ou d’ouest. il n’y a qu’un seul Jérusalem unifié », ont lancé les ministres des Sports Miri Regev et celui du Tourisme Yariv Levin. La partition de la ville, entre une partie ouest israélienne et une partie est palestinienne est un sujet de tension depuis Guerre des Six jours en juin 1967.