Les récentes restaurations du tombeau du Christ, dans l’église du Saint-Sépulcre à Jérusalem, ont révélé la faiblesse de ses fondations. Des experts s’alarment.
Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l’impôt sur le revenu
Considéré comme l’un des sites sacrés les plus importants du monde, le tombeau du Christ — situé au centre de l’église du Saint-Sépulcre de Jérusalem — menace de s’effondrer. Pendant un an, ce monument a fait l’objet d’une importante restauration. Désormais flambant neuf, il cache pourtant, sous ses pieds, des fragilités très inquiétantes. Le magazine National Geographic rapporte que les scientifiques de l’université technique nationale d’Athènes — qui se sont chargés de la restauration de l’édifice — ont mis au jour des fondations instables qui seraient “composées des vestiges fragmentés d’anciennes constructions et d’une structure alvéolaire formée de nombreux tunnels et canaux”. Des découvertes qui pourraient s’avérer catastrophiques pour le monument.
Lire aussi :
Saint-Sépulcre : quand les découvertes archéologiques concordent avec les récits évangéliques
L’édicule qui renferme le tombeau du Christ, vénérée depuis le IVe siècle, est un éminent lieu de pèlerinage, qui accueille chaque année des millions de visiteurs. Les vestiges de cette petite grotte sont d’une importance capitale pour les chrétiens et pour les autorités locales qui redoutent son effondrement. « Si la structure vient à s’effondrer, ce ne sera pas progressif mais catastrophique », alerte Antonia Moropoulou, directrice scientifique de l’université.
Une histoire mouvementée
Le site a connu de nombreuses vicissitudes au cours des siècles ce qui explique l’histoire mouvementée de son sous-sol. Carrière de pierres et cimetière juif durant les premiers siècles, le site accueille par la suite un temple romain au IIe siècle avant que l’empereur Constantin entreprenne, vers 324 ap. J.-C., la construction d’un édifice destiné à protéger la grotte où aurait été enterré le Christ. Suite à plusieurs destructions dû aux envahisseurs — notamment les Perses — le monument connaît de nombreuses évolutions dont deux restaurations importantes aux XVIe siècle puis au XIXe siècle.
Lire aussi :
La résurrection du Saint-Sépulcre est imminente
Grâce à des outils technologiques de pointe, les scientifiques ont pu confirmer que l’édifice était construit sur des décombres d’édifices antérieurs ce qui fragilise les fondations. À cela s’ajoute des réseaux de tunnels et des cavités creusées de manière inexpliquée. Quant au mortier utilisé pour les fondations, il a été exposé pendant trop longtemps à l’humidité en raison des canaux d’évacuation qui passent tout près de l’édicule.
Un nouveau chantier de restauration prévu
Afin de lutter contre les risques d’effondrement, l’université d’Athènes a proposé un projet à six millions d’euros, précise le National Geographic. Les dalles fracturées seront extraites, les gravats et mortier endommagé seront jointoyés et l’excavation d’une zone de près de 100 mètres carrés sera réalisée afin d’installer de nouveaux canaux d’évacuation.
Ce chantier s’étalerait sur dix mois environ. Une opération qui se veut la plus brève possible afin que le site ne soit pas fermé trop longtemps aux millions de visiteurs qui souhaitent se recueillir sur le tombeau du Christ.
Lire aussi :
Le Saint-Sépulcre à deux heures de voiture de Paris ?