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Bientôt un homme politique dans le cercle des saints ?

FATHER LUIGI STURZO
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Isabelle Cousturié ✝ - publié le 27/11/17
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Après 15 ans d’enquête, au niveau diocésain, la cause en béatification et canonisation du prêtre et co-fondateur du Parti populaire italien, Don Luigi Sturzo, suit son cours et passe aux mains du Saint-Siège.

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Don Luigi Sturzo (1871-1959) est une figure clef de l’engagement des catholiques en politique. Mais un engagement qui se doit « absolument autonome vis-vis de l’Église », tiennent à préciser les défenseurs de sa cause. Nommé sénateur à vie sur dispense “exceptionnelle” de Pie XII, en 1952, sa cause vers la sainteté est passée aux mains du Saint-Siège (phase apostolique), depuis la clôture de la procédure au niveau diocésain, lancée en 2002, soit 43 ans après sa mort. Un parcours humain et vocationnel atypique qui s’étale sur une vingtaine d’années.

Son combat

Luigi Sturzo est sicilien d’origine. Ordonné prêtre le 19 mai 1984, il fait des études en philosophie et théologie à Rome, puis retourne dans sa ville natale, Caltagirone, où il enseigne ces disciplines mais devient également maire-adjoint de la ville et siège au Conseil provincial, tout en jouant un rôle de premier plan dans l’Action catholique. En 1918, après dix ans de contraste entre l’Église et l’État, il participe à la fondation du Parti populaire italien — précurseur de la démocratie chrétienne — et cinq ans plus tard donne naissance au Journal du Parti. Il combat farouchement la montée du fascisme et critique l’ascension des totalitarismes en Europe. Sa vie est alors menacée. En 1924, il quitte l’Italie muni d’un passeport du Saint-Siège pour n’en revenir que 22 ans plus tard, en 1946. La démocratie chrétienne est maintenant au pouvoir, mais il ne reconnaît plus dans les nouveaux dirigeants catholiques l’esprit qui caractérisait le Parti populaire, inspiré de la doctrine sociale de l’Église. Il décide alors de ne plus jouer de rôle majeur dans la vie politique italienne, et de ne plus s’impliquer personnellement.

 Sa pensée

Prêtre, philosophe, théologien, et politologue… Don Luigi Sturzo avait tout pour relever le défi lancé aux catholiques par le pape Léon XIII, dans sa lettre encyclique Rerum novarum, parue en 1891 : “Apporter leur bonne part à la prospérité générale” en vivifiant par la foi les “choses nouvelles”. Le jeune abbé vit dans une société transformée par la révolution industrielle qui pose de graves problèmes de justice sociale. Son activité politique tourne alors autour d’une question centrale : permettre l’expression des catholiques en politique et offrir une alternative catholique et sociale au mouvement ouvrier socialiste. Pour lui, la société doit savoir reconnaître les aspirations de chaque individu et l’individu passe avant la société. Il en fait la vocation de son ministère. Il fonde le popularisme puis met en pratique la doctrine sociale de l’Église catholique, telle que proposée sous la plume du pape Pie XI, en 1931, dans l’encyclique Quadragesimo Anno (1931).

Prêtre et citoyen pour l’amour de Dieu

“Je suis prêtre et non un homme politique”, répétait toujours Don Luigi. Son seul objectif, disait-il, était de ramener l’activité humaine à sa finalité naturelle de charité et de service. Et dans ce domaine, l’individu doit lui-même pouvoir choisir de suivre ou non sa conscience de bon citoyen ou de bon chrétien. Comme a dit Mgr Francesco Maria Tasciotti, juge d’instruction dans la cause en béatification et canonisation du serviteur de Dieu, ce dernier “n’avait pas d’idéologie mais suivait une doctrine qui était l’amour de Dieu”. Dans ce double rôle de prêtre et citoyen, “il opérait une vraie synthèse de pacification entre les deux”. Bien entendu, il est un exemple qui dérange, car rares sont ceux qui savent marcher en paix dans ce double rôle. Pour le faire, a souligné Mgr Tasciotti, “il faut de l’intelligence et une foi qui, selon saint Paul, n’est pas donnée à tout le monde”.

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