Au lendemain de la présentation officielle des candidates au concours Miss France 2018, Sylvie Tellier, la directrice générale de l’organisation, détaille pour Aleteia ce qui l’a conduit à créer avec d’autres anciennes Miss une association qui s’engage auprès des gens qui souffrent. Elle évoque avec nous sa foi et sa conception de la générosité.
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Miss Lyon puis Miss France 2002, Sylvie Tellier est aujourd’hui la directrice générale de l’organisation Miss France. Elle répond à Aleteia sur ce qui lui tient à cœur : défendre les causes de l’Association Les Bonnes Fées au sein de laquelle pas moins de quinze anciennes Miss se sont réunies pour offrir, à leur tour, ce petit coup de baguette magique à ceux qui en ont besoin.
Aleteia : Quand avez-vous eu l’idée de créer votre propre association caritative ?
Sylvie Tellier : C’était en 2015. Ca me trottait dans la tête depuis quelques années. Vous savez, nous avons été super gâtées en tant que Miss France, moi la première. Et pourtant nous n’avons pas forcément eu une enfance très facile. Personnellement, je suis issue d’une famille monoparentale avec une maman qui s’est donnée beaucoup de mal. J’ai vraiment eu beaucoup de chance d’avoir été bien entourée et d’avoir remporté ce titre. Aujourd’hui j’ai un super job, un mari et deux enfants, je suis heureuse !
Ce n’est pas le cas de tout le monde..
Justement. Mon idée, c’était de dire aux autres Miss France que nous avons eu la chance d’être élues par des téléspectateurs qui nous ont propulsées vers un univers doré. Donc servons-nous de cette notoriété pour rendre la pareille, dans la mesure de nos possibilités, aux gens qui souffrent autour de nous. J’ai créé l’association Les Bonnes Fées en 2015 pour cela.
Pourquoi ce joli nom ?
Cette année là, la Miss en titre s’appelait Flora Coquerel. Flora est le nom d’une des fées dans la Belle au Bois Dormant. Et je me suis dit que c’était ça ! D’un coup de baguette magique, nous les Miss allions essayer d’être des fées.
Vos actions sont concentrées sur quels problèmes ?
Principalement ceux rencontrés par les femmes et les enfants. Je pense à la mise en place d’ateliers socio-esthétiques, à l’achat d’un colposcope pour la détection du cancer de l’utérus à l’Institut Curie, au financement de clowns qui vont dans les hôpitaux voir les enfants, à l’organisation de collectes de jouets, à des journées de princesses proposées à des petites filles malades, à l’achat de matériel scolaire et informatique ou encore une aide financière pour des familles en situation précaire. En ce moment, nous organisons une grande collecte de lait maternisé et de couches à destination de l’Hôtel Dieu à Paris. Il vient de s’y ouvrir un centre d’urgence pour les femmes SDF qui vont accoucher. Grâce à cette collecte, elles auront la possibilité de rester quelques semaines au chaud avec leur bébé.
Vous avez vraiment troqué vos couronnes pour des ailes de fées !
C’est essentiel ! Nous sommes dans un univers d’image. Même des Miss sont parfois vexées, touchées, blessées par des propos qu’elles lisent sur les réseaux sociaux. Quand vous êtes confronté à de vrais problèmes, de véritables maladies, de véritables souffrances, ça vous permet de vous recentrer sur les choses réellement importantes.
Les Miss France existent depuis des années — vous êtes d’ailleurs la 72e Miss ! — avant 2005, il n’y avait rien. Pourquoi cette bienveillance, ce souhait de renvoyer l’ascenseur, en quelque sorte ? A-t-elle un lien avec votre éducation ?
Ma maman est très altruiste, très dévouée à ses enfants. Maintenant qu’elle est à la retraite et qu’elle a plus de temps, elle est dévouée envers les autres. On est tous plus ou moins généreux, il faut juste être éduqué à la générosité. Ma mission dans les Bonnes Fées, c’est aussi ça.
Les autres Miss ont été faciles à convaincre ?
Elles sont toutes partantes ! Et grâce à cette structure, elles peuvent exprimer leur générosité, selon leur rythme, leur disponibilité. Après il faut être honnête, plus vous êtes confronté dans votre vie à des moments difficiles, plus vous êtes sensible aux gens qui souffrent autour de vous.
Vous êtes humaniste !
Relativement, je pense que tout le monde est généreux. Et la générosité ce n’est pas forcément qu’une question d’argent. C’est par exemple, aider une femme âgée à traverser la route, c’est prendre des nouvelles de ses voisins. On vit dans une société très individualiste. Je suis sûre que dans les immeubles parisiens, on ne connaît presque pas ses voisins. La générosité commence comme ça, par du temps consacrés aux autres, par un sourire dans la rue. Par le partage.
La foi entre-t-elle en ligne de compte ?
J’ai été élevée dans la religion catholique. Mais je dois bien admettre que je ne suis pas très pratiquante. Mais je considère qu’on peut être catholique sans forcément se rendre beaucoup dans une église. J’ai baptisé mes deux enfants. La foi c’est quelque chose de libre et d’individuel, je respecte ça, comme je respecte toutes les religions. Je suis juste attristée qu’on puisse utiliser la religion, quelle qu’elle soit, pour faire du mal.
Concrètement comment aider votre association ?
Sur le site des Bonnes Fées où nous publions des petits conseils de fées tous les trimestres ainsi que l’ensemble de nos actions. Comme nous n’avons pas énormément de moyens nous nous concentrons sur quelques unes mais nous sommes à l’écoute de toutes les idées. Ensuite, nous allons à la rencontre des personnes qui portent les projets que nous soutenons. On peut donner de l’argent bien entendu mais la générosité, c’est aussi donner de son temps ! L’échange humain est important. Dans les ateliers socio-esthétiques par exemple, il y a pratiquement toujours une bonne fée qui vient. Nous allons dans les maisons de retraite, dans les hôpitaux afin que les femmes malades puissent apprendre à se réapproprier leur corps.
Comment récoltez-vous les dons ?
Nous avons la chance de vivre dans un pays de solidarité en France. Chaque personne qui paie des impôts est solidaire. Le particulier est déjà très sollicité, je trouve ça donc plus intéressant de chercher des dons auprès des entreprises ou des productions par exemple. Ils nous donnent des ailes pour aider !
Par exemple vous monnayez la venue ou la participation d’une « fée » à un événement, des émissions de télévision ou autre ?
Tout à fait. Par exemple, Arthur, le compagnon de Mareva Galanter, ex Miss France, nous aide énormément avec sa société de production « Satisfaction ». Nagui, nous aide aussi beaucoup quand nous participons à « N’oubliez pas les paroles ». La production « EndemolShine France » nous donne aussi des coups de pouces, sans oublier Fort Boyard ! Nous utilisons la notoriété des Miss pour récupérer des fonds ! De mon côté, j’ai prêté mon image à une entreprise vendéenne de maille, « B.Solfin », en retour le président, a acheté une table de 8 000 euros lors d’un Gala caritatif des Bonnes Fées. Encore un joli geste ! Rien n’arrive par hasard dans la vie. Quand vous êtes sympa, vous recevez en retour.
L’élection Miss France 2018 aura lieu le 16 décembre 2017 à Châteauroux, en direct sur TF1.
Et j’espère que la nouvelle Miss sera notre 16e bonne fée !