Située au cœur du IXe arrondissement de Paris, non loin de la gare Saint-Lazare, l’église de la Trinité fête ces jours-ci son 150e anniversaire.
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Comme les immeubles qui l’entourent, l’église de la Trinité a été construite sous Napoléon III, au moment de la modernisation de Paris initiée par le préfet Haussmann. Elle est aujourd’hui un repère visible d’un quartier dynamique et jeune qu’elle contribue largement à animer.
Une église chargée d’histoire
L’église que nous connaissons aujourd’hui a été construite à partir d’une première église, qui fut édifiée en 1852 rue de Clichy, et qui, par la suite, a été transférée quelques centaines de mètres plus au sud, et surélevée, à l’endroit actuel. Les travaux de cet édifice à l’allure déconcertante s’achèvent en 1867. Il en ressort une église de type basilical de style néo-Renaissance aux dimensions impressionnantes, longue de 90 mètres et large de 34 mètres. Quant à son clocher, il culmine à 65 mètres. L’église a d’ailleurs été conçue pour être vue depuis l’Opéra de Paris. Son architecte, Théodore Ballu, qui a une rue à son nom située non loin de la Trinité, construisit également la basilique Sainte-Clotilde. Comme Saint-François-Xavier (VIIe arrondissement) construite à la même époque, l’église de la Trinité a une ossature métallique, ce qui explique que l’édifice ait pu être doté de proportions importantes. En journée, l’église est convenablement éclairée grâce à des vitraux de verre blanc. Ceux de l’abside en revanche sont colorés.
Mais l’église de la Trinité ne caractérise pas seulement par son caractère imposant et lumineux. Elle se distingue également sur le plan musical. À cet égard, on notera que deux célèbres compositeurs français étaient liés à la paroisse. C’est là que furent célébrées les obsèques du compositeur Hector Berlioz, en 1869. D’autre part, messes et prières bénéficient de la présence d’un grand orgue construit par Aristide Cavaillé-Coll. Le plus célèbre de ses organistes titulaires, Olivier Messiaen, officia de 1931 jusqu’à sa mort en 1992, soit 61 ans, un record de longévité. Pour les 150 ans de la Trinité, la paroisse le mettra à l’honneur à travers l’exécution de plusieurs de ses œuvres.
Un phare du IXe arrondissement
Consacrée en 1913, la paroisse de la Trinité est la première de France à être confiée à la communauté de l’Emmanuel par Mgr Lustiger en 1986 pour l’animation du service pastoral. Celle-ci s’en charge toujours aujourd’hui. Située dans un quartier dynamique où siègent de nombreuses entreprises et de professionnels connectés — les salariés de Google France ont une vue qui donne sur l’église — , la Trinité est l’exemple d’une paroisse investie dans la ville. Ces derniers ont notamment participé à la distribution d’une soupe aux plus démunis jeudi et vendredi. Le service de la soupe aux pauvres existe depuis plus de vingt-cinq ans. Supervisé par Anne-Sophie Courtot, il mobilise plusieurs équipes de volontaires qui se relaient, quatre jours par semaine, pour éplucher, couper, cuire les légumes, puis servir la soupe aux invités, dans la crypte de l’église, et enfin déjeuner avec eux. Par ailleurs, la paroisse organise de nombreuses activités à destination des jeunes : catéchisme pour les enfants, et adapté pour les jeunes handicapés, aumônerie pour les adolescents, scoutisme… Nombreux sont ceux qui se retrouvent à la “messe des jeunes”, qui a lieu le dimanche soir, à 19h.
Un anniversaire en lumière
De jeudi à dimanche, l’église sera illuminée par deux mille bougies et lanternes, disposées par l’artiste suisse Renato Häusler et sa société Kalalumen. Ceci permettra de voir sous un angle différent l’architecture du lieu. « L’illumination peut changer radicalement la perception que l’on a d’un site, juge Karine, jeune bénévole durant la célébration des 150 ans. Je suis curieuse de voir à quoi notre église ressemblera avec cet éclairage à l’ancienne. Peut-être l’ambiance sera-t-elle plus recueillie, plus priante ? ».