Dans un entretien au Figaro, l’archevêque de Paris tire le bilan de son action après un demi-siècle au service de l’Église et tente de réveiller les chrétiens.
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Alors qu’il a remis sa lettre de renonciation au pape François la semaine dernière, le cardinal André Vingt-Trois évoque dans un entretien paru ce week-end dans Le Figaro comment l’Église doit être missionnaire. Et selon lui, la mission, c’est que chaque baptisé soit le plus directement possible impliqué. Il estime ainsi que pour chaque baptisé, “lorsqu’il sort de l’église le dimanche, tout commence ! Autour de lui, là où il se trouve…”.
Il en va également de la présence publique de l’Église. Pour cela, il faut que “les chrétiens soient réellement des chrétiens et qu’ils empêchent le monde de dormir”, qu’ils aient vraiment conscience de leur originalité dans la société. Et qui dit chrétien ne dit pas seulement “militant” mais tous, chacun, quel que soit le degré de sa participation et les modalités de son appartenance.
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“Les bannières tombent et les catholiques restent”
“On ne peut pas non plus se satisfaire d’une Église à deux vitesses”, poursuit le cardinal Vingt-Trois, il faut une Église “suffisamment vivante” pour accueillir des gens qui ne sont pas nécessairement “conformes”. À ce titre, sa grande inquiétude c’est qu’un “vide suffisant se forme pour que les discours enflammés trouvent acquéreurs”. L’Église peut exprimer un désaccord, des réserves, elle peut tirer des signaux d’alarme, mais si les chrétiens ne sont pas investis, ce n’est pas l’archevêque de Paris qui va changer le cours des choses. L’objectif des chrétiens n’est pas de prendre le pouvoir : “Il y a toujours des péripéties, des bannières qu’il faudrait suivre. Mais au bout du compte, les bannières tombent et les catholiques restent, poursuit l’archevêque, il faut donc faire avec les chrétiens, à moins qu’ils ne veuillent plus se montrer. Car la tentation, aujourd’hui, est de se résigner à une différence qui serait insurmontable entre la culture commune de la société et une vision évangélique de l’existence. On ne pourrait plus être chrétien en étant comme tout le monde”.
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Remettre l’homme à sa sagesse
Remettre l’homme à sa sagesse… Voilà ce qui attend le successeur du cardinal Vingt-Trois. Pour cela, souligne-t-il, “il lui faut être doué d’une certaine capacité d’endurance et ne pas se laisser complètement consumer par l’événement. Toujours tenir une réserve qui permette de réfléchir à l’événement, indépendamment des affects qu’il suscite en soi”. Cela implique, souligne l’archevêque de “mettre de la distance dans le regard que l’on porte sur la société, de cultiver le sens de la durée et de la continuité. D’avoir enfin un regard bienveillant et positif vis-à-vis des gens qui acceptent de se dévouer pour le bien commun, les politiques”. Le responsable, rappelle-t-il, “n’est pas là pour imposer ses réactions subjectives à tous mais pour aider les autres à surmonter leurs sentiments afin d’accéder à la compréhension des choses”.
Lire tout l’entretien sur le site du Figaro.