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L’histoire de ce cardinal qui préférait son petit village natal aux honneurs du Vatican

ROSALIO CASTILLO LARA

José Castillo Lara Rosalio

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Macky Arenas - publié le 13/11/17
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La retraite venue, José Castillo Lara Rosalio (1922-2007) a préféré retourner dans son village natal du Venezuela plutôt que de rester au Vatican.

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Il n’est pas habituel d’assister à la renonciation d’un cardinal souhaitant retourner vivre dans un petit village. C’est pourtant ce qui est arrivé en 1997. Une situation rare au sein du Vatican que Jean Paul II a dû se résoudre à accepter, non sans oublier d’adresser une belle lettre de remerciement à Mgr José Castillo Lara Rosalio pour toutes ces années de travail au Saint-Siège.

Très apprécié pour ses actions au sein du Vatican

Très apprécié des papes Paul VI et Jean Paul II, le cardinal vénézuélien  fut membre du clergé de Rome pendant de nombreuses années. Il y a joué un rôle prépondérant comme président de l’administration du patrimoine du siège apostolique et président de la commission pontificale pour l’État de la Cité du Vatican, deux missions rarement confiées à un même cardinal. Son influence suscitait d’ailleurs des railleries de la part des fonctionnaires du Vatican au sujet des places de parking : “SCV signifie Si Castillo Vuole ” (si Castillo le veut).

Sauf que ses différentes initiatives ont durablement marqué le Vatican. À commencer par l’assainissement des comptes, la collecte d’argent pour les églises des pays en difficulté, la restauration de la chapelle Sixtine, la modernisation des Musées du Vatican, ou encore la construction de la Maison Sainte-Marthe, actuelle résidence du pape François. Sa réforme ardue du code du droit canonique, qui était resté inchangé depuis 150 ans, lui a valu  d’être nommé cardinal. Autant de responsabilités et d’honneurs qui ne lui ont pas fait oublier son village natal. Absent pendant 40 ans du Venezuela, il était resté nostalgique de sa chère patrie qu’il souhaitait retrouver afin de poursuivre sa mission en tant que prêtre. Entré au Petit séminaire salésien à 11 ans, puis bien occupé par ses activités à travers le monde, il n’était que rarement retourné dans son petit village de Guiripa, niché au sein des collines verdoyantes de l’État d’Aragua et placé sous la protection de Marie Auxiliatrice.

Là-bas, les membres de sa famille cultivaient le cacao et étaient des salésiens coopérateurs de longue date. Ils  encouragaient la dévotion à la Vierge. Un culte marial aujourd’hui toujours intact grâce aux œuvres sociales que les siens ont créées et à l’édification de la première basilique dédiée à la vierge sur le continent.

Retour dans son pays d’origine

La famille Castillo est connue pour avoir compté un prêtre à chaque génération. Dans l’entourage du cardinal, on peut ainsi citer son oncle, archevêque de Caracas digne et admiré qui a souhaité passer la fin de sa vie comme simple prêtre dans une zone populaire de la capitale, ou encore Raúl Biord Castillo, son neveu ayant hérité du même dynamisme pastoral et l’un des plus jeunes évêques vénézuéliens en charge aujourd’hui de l’un des diocèses les plus complexes et peuplés du pays (La Guaira sur le littoral central).

À la mi-octobre, de nombreuses personnes ont assisté à l’Eucharistie en sa mémoire dans l’emblématique temple salésien Don Bosco de Caracas. Elle était célébrée par le cardinal Baltazar Porras avec de nombreux prêtres salésiens. Lors de l’homélie, Monseigneur Biord a déclaré : “Le cardinal Castillo ne pouvait pas imaginer qu’en le poussant à revenir dans son pays, Dieu ne l’appelait pas uniquement à être prêtre pour son village natal ; c’était un appel pour le peuple vénézuélien tout entier. Petit à petit, et sans le vouloir, la grande figure morale qu’il représentait a émergé au milieu de temps difficiles pour la patrie. Il a mené une mission de conseil et de surveillance. Avec sagesse, il discernait les problèmes et prononçait des paroles aussi simples que profondes, comme un père préoccupé par ses enfants”.

Caractérisé par son grand courage, il savait élever la voix alors que les risques appelaient au silence. Un récent épisode nous le rappelle bien en ces temps troubles. En marge de l’une des nombreuses processions dédiées à la bergère divine à Barquisimeto (État de Lara), il n’a pas hésité à défier le gouvernement en le mettant face à la situation d’abandon et de souffrance causée par la mauvaise politique économique et sociale alors menée. Mais il a également alerté la conscience du peuple vénézuélien par ces mots pouvant aujourd’hui être repris en prière :

“Seigneur Jésus, tu as voulu nous donner une bonne leçon. Nous nous sommes détournés de toi en n’ayant pas su tirer profit des richesses que tu nous as offertes sur cette terre vénézuélienne si fertile et si riche, en ayant ignoré cette population intelligente, travailleuse et généreuse. Nous n’avons pas aidé correctement les plus faibles et nous nous sommes détournés de notre Foi chrétienne. Aide-nous à apprendre de nos erreurs, éclaire-nous afin que nous puissions reconnaître et éviter le danger, et donne-nous la force de surmonter ce moment difficile de manière démocratique”.

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