« Les morts dont on se souvient vivent aussi heureux que s’ils n’étaient point morts » (M. Maeterlinck)Et qui nous dit que les morts sont morts?
Qu’ils ne nous attendent pas dehors,
À la porte de nos souvenirs,
Avec une gerbe d’Avenir;
Qui nous dit qu’ils ne sont pas tout près,
Ne jouent pas à cache-cache exprès
Pour voir jusqu’à quel point on les cherche,
Si on arrive à saisir leur perche
Pour sortir de nos vaines douleurs,
De nos bains de chagrins et de pleurs,
Discerner à travers le brouillard
De nos soucis, leur brillant regard;
Qui nous dit qu’ils ne sont pas partout,
Que ce n’est pas eux qui prient pour nous,
Qu’après avoir emprunté la Route
Ils ne s’attristent pas de nos doutes;
Qui dit qu’ils ne sont pas les vivants
Et nous les mourants, en attendant
Que ces hiers et demains s’en aillent
Pour céder la place aux retrouvailles.