Le lendemain de la fête de la Toussaint, nous commémorons tous les fidèles défunts. Traditionnellement, nous nous rendons au cimetière pour fleurir les tombes de ceux qui nous ont quittés et prier pour eux. C’est une belle occasion d’y emmener les enfants. Voici quelques suggestions pour vivre cette visite sereinement et dans l’espérance.
Des alignements de pierres froides, des allées caillouteuses rectilignes, des croix grises, des personnes tristes enlevant les mauvaises herbes autour d’une tombe… pour peu que le temps soit gris, les parents pourraient préférer éviter ce spectacle à leurs enfants. Pourtant, pour les chrétiens “le cimetière fait partie de la vie, explique Clarisse grand-mère et catéchiste, c’est un lien avec le Ciel et avec notre famille”. En allant voir les tombes de nos chers disparus, même si leur souvenir s’estompe, nous entretenons les liens avec eux, nous montrons qu’ils sont bien vivants et que nous croyons en la Vie éternelle.
Pourquoi aller au cimetière avec ses enfants ?
“Il faut parler des morts comme étant toujours vivants : ce n’est pas le culte du passé qui est à développer ; il s’agit plutôt d’édifier dans la foi une communion de vie avec les défunts”, conseille Monique Berger dans Vivre l’année liturgique avec les enfants (éditions Transmettre).
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Parler de la mort avec un enfant : comment bien faire ?
La mort nous fait peur. Aller au cimetière peut impressionner, particulièrement certains enfants très sensibles. Mais si l’on y va rarement, la visite sera plus terrifiante encore. Elle l’est beaucoup moins si elle est régulière. Pour Denis Sureau, directeur du journal Transmettre et père de famille :
“Depuis que les enfants sont tout petits, nous allons chaque année en novembre sur les tombes de mes parents à Paris. Pendant les vacances de février, nous nous rendons sur celles de mes beaux-parents en Provence. Nous allons d’abord à la messe, puis nous déjeunons au restaurant, ensuite nous allons au cimetière. Aujourd’hui, les enfants sont grands mais ils restent très attachés à cette tradition familiale. Le fait que ce soit devenu un rite dégonfle les émotions”.
Voici quelques conseils pour vivre dans la paix notre visite au cimetière
Faire participer les enfants
Par exemple, en apportant des fleurs ou des bougies ou en nettoyant la tombe : “L’un va chercher l’arrosoir, l’autre brosse…, en s’activant, ils perçoivent que ce n’est pas qu’une démarche des parents”, constate Denis Sureau. De son côté, Marie a fait peindre des fleurs sur des galets à ses enfants. Ils les ont déposés sur la tombe de leur grand-père. En prenant soin de la tombe, nous manifestons le respect que nous portons au corps créé par Dieu et appelé à ressusciter.
Répondre aux questions avec délicatesse
C’est une occasion d’affirmer notre foi : nous croyons que nos défunts sont vivants au ciel. Peut-être sont-ils déjà auprès de Dieu, peut-être sont-ils encore au Purgatoire, cette “infirmerie du Bon Dieu”, où “l’on achève de se laisser réconcilier avec Lui avant d’accéder à sa Gloire”, selon les mots du curé d’Ars.
Prier pour nos morts
Avec ses petits-enfants, Clarisse récite un Notre Père et un Je vous salue Marie suivis d’un petit temps de silence et éventuellement d’un chant. “Cela nous permet d’approfondir un peu la Communion des saints. Les enfants se rendent compte qu’après la mort il n’y a pas rien et qu’un lien demeure avec ceux qui nous ont précédés”. Nous pouvons aussi rendre grâce, remercier pour les bons moments et pour ce que la personne défunte nous a apporté, lui demander aussi de prier pour nous.
Observer les signes inscrits sur la tombe
La croix nous indique que la personne est morte avec le Christ et qu’elle ressuscitera avec Lui. Elle montre aussi combien Jésus a souffert et combien il est proche de nous dans nos souffrances, particulièrement lorsque la personne nous manque. Les noms et les dates permettent aussi de relier les enfants à leur famille d’ici et de l’au-delà. Pour Denis Sureau, “cela manifeste le lien patrimonial”. Nous pouvons expliquer aux enfants que notre famille est un grand bouquet de fleurs dont certaines fleurissent déjà au ciel, un bouquet qui réjouit le cœur de Dieu. Dans l’élan de la grande fête de la Toussaint qui nous montre ce que nous deviendrons un jour, la visite au cimetière n’est pas triste, elle est pleine d’espérance !