L’exceptionnel livre d’heures commandé par François Ier sera mis en vente l’année prochaine à Londres par un collectionneur privé. L’occasion pour la France de faire revenir ce joyau de l’orfèvrerie française.
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Ce livre d’heures est un véritable joyau de l’orfèvrerie française qui — on l’espère — rejoindra bientôt les collections du musée du Louvre. Bien connu des historiens d’art, ce petit livre de prières n’avait pourtant jamais été vu, appartenant depuis des siècles à des collectionneurs privés.
La vente qui se tiendra à Londres l’année prochaine est l’ultime occasion pour la France de récupérer cet trésor patrimonial. Témoignage de l’orfèvrerie française, c’est également un témoignage de la piété royale. Ce petit livre de prières a été commandé par François Ier, en 1538, pour sa nièce Jeanne d’Albret, reine de Navarre et mère d’Henri IV, qui en hérita lui-même. Le livre passa ensuite entre les mains de Marie de Médicis, du cardinal Mazarin pour se rendre plus tard dans plusieurs collections privées britanniques à partir du XVIIIe siècle. Il a été mis en vente pour la dernière fois en 1942.
Une pièce unique de l’orfèvrerie française
Outre son intérêt artistique, ce livre d’heures est surtout un des rares objets ayant appartenu aux Valois à être parvenu jusqu’à nous. Comme l’a déclaré Jean-Luc Martinez, président du musée du Louvre : il s’agit de la “seule pièce d’orfèvrerie renaissance — avec une salière de Cellini à Vienne — à pouvoir être directement associée au souverain” mais également “la seule reliure précieuse française connue à ce jour pour les règnes de François Ier et des derniers Valois”. À ce titre, il est classé “œuvre d’intérêt patrimonial majeur”.
De petit format — 8,5 cm de hauteur sur 6,5 cm de largeur — le livre est recouvert d’une reliure en or émaillé agrémentée de pierres précieuses et possède deux grandes plaques de cornalines gravées. Il est également accompagné d’un signet (marque-page) en forme de colonne — où se dessine le Christ — décorée de rubis et de turquoises. Il comprend à l’intérieur seize enluminures et de nombreuses initiales ornées.
Un trésor bientôt de retour ?
Le prix de la vente — 10 millions d’euros — oblige le Louvre à faire appel au mécénat public. 5 millions d’euros sont déjà consolidés grâce au partenariat exceptionnel du groupe LVMH. “À projet exceptionnel, partenariat exceptionnel”, a déclaré Jean-Luc Martinez qui remercie le groupe d’avoir accepté de faire partie de cette aventure ambitieuse. Le Louvre, quant à lui, s’engage à lever 4 millions d’euros en espérant pouvoir compter sur des grands donateurs amis du musée. En effet, la somme demandée pour l’œuvre représente le double du budget annuel d’acquisition du Louvre qui est de 5,2 millions d’euros.
Pour financer le million d’euros restant, le musée fait appel à la générosité du public. Tous les passionnés peuvent ainsi faire un don dans le cadre du programme “Tous mécènes”, la huitième souscription publique organisée par l’établissement, et qui se déroulera du 24 octobre 2017 au 15 février 2018. En attendant de pouvoir l’admirer dans les collections permanentes, vous pouvez dès à présent découvrir ce joyau dans l’exposition “François et l’art des Pays-Bas” (du 18 octobre au 15 janvier 2018 au Louvre).