Le vrai héros du management des organisations selon le Financial Times ? Ni un patron du CAC40, ni un chef d’État mais un fondateur d’ordre : saint Ignace de Loyola, créateur des Jésuites.Bien avant les écoles de commerce ou les MBA, saint Ignace de Loyola a su développer un modèle performant de gestion, salué par le plus influent journal financier britannique. Encore plus extraordinaire pour notre époque avide de nouveauté, cette méthode a passé l’épreuve du temps : elle est toujours en vigueur près d’un demi-millénaire plus tard. Et de fait, le saint a su gérer depuis le centre romain l’expansion rapide de son ordre sur la planète et lui maintenir son unité, malgré la distance et l’absence de moyens de communications.
L’art de déléguer
Pour le FT, le premier atout de la méthode jésuite consiste en une gouvernance partagée. Plutôt que de centraliser lui-même toutes les fonctions, saint Ignace a accepté de déléguer bon nombre de tâches, notamment aux missionnaires sur le terrain. Par son humilité, saint Ignace a donc su créer la confiance, critère essentiel au bon fonctionnement d’une organisation, et maître-mot des ouvrages modernes de management.
Cette confiance en ses frères jésuites a aussi permis à chacun de développer son propre talent. Car avoir du leadership, pour le quotidien de référence de la City londonnienne, ce n’est pas seulement articuler une vision, c’est aussi la transmettre aux autres pour qu’ils la démultiplient, chacun au mieux de ses propres possibilités.
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La culture commune
Autre élément essentiel à la propagation d’une vision : la culture commune. Et notre saint fondateur a parfaitement su l’établir pour la Compagnie de Jésus, avec ses fameux Exercices spirituels. Par cette méthode de discernement unique au monde, les jésuites ont pu partager une même identité, voire un même mode de pensée. Et aussi articuler pensée personnelle, créativité, à la mission universelle de l’Église. De même que ces Exercices répondent à un autre pré-requis actuel : la réflexion sur soi, afin de mieux se connaître. Bref, le Graal du manager du XXIe siècle !
Pour autant, cette vision très positive du management selon saint Ignace passe sous silence un aspect essentiel pour expliquer la croissance très rapide de la Compagnie de Jésus : une rigoureuse obéissance que décrit bien sa devise illustre : perinde ac cadaver – à la manière d’un cadavre.
C’est ainsi que saint François-Xavier, patron des missions, n’a dû de pouvoir partir à l’autre bout du monde… qu’à la maladie de saint Ignace, qui aurait souhaité le garder comme secrétaire. C’est peut-être le vœu secret des patrons aujourd’hui, mais il n’est pas sûr qu’un employé accepte de bon cœur de faire preuve de tant d’abnégation pour un but purement matériel…
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