En tant que chrétiens, nous avons tous appris à prier avec les mains jointes. Mais où ce geste universel trouve-t-il son origine ? On en retrouve trace dans des cultures très anciennes, notamment dans la tradition juive. Dans le Talmud, des références indiquent qu’il était d’usage de prier les mains jointes dès la période qui a suivi l’Exode, et ce jusqu’à l’instauration des premières communautés chrétiennes. Pour certains historiens, les premiers chrétiens ont tout simplement perpétué cet usage issu de leur héritage juif.
Soumission ou loyauté ?
Une autre croyance assez répandue veut que la position des mains jointes dérive d’un usage romain symbolisant la soumission. Les historiens des religions associent l’origine de ce geste aux mains des prisonniers que l’on enchaînait. C'est ainsi que les mains jointes devinrent un symbole de soumission. Dans la Rome antique, un soldat qui avait été fait prisonnier pouvait échapper à la mort immédiate en joignant les mains. Le message était clair : "Je me rends."
Des siècles plus tard, les sujets prirent l’habitude de joindre les mains pour montrer leur loyauté et rendre hommage à leur seigneur. Avec le temps, ce geste de joindre les mains a pris la signification de la reconnaissance d’une autorité extérieure et d’une soumission à celle-ci. On retrouve ce sens de la loyauté exprimée par ce geste dans la liturgie de l’ordination. En effet, au début de la célébration, l’évêque joint les mains du prêtre qu’il s’apprête à ordonner et lui demande : "Me promets-tu respect et obéissance, ainsi qu’à mes successeurs ?".
Généralement, on associe au fait d’unir ses mains celui de croiser les pouces pour former une croix. Le geste qui en résulte est un signe de notre loyauté envers Dieu, nous permettant de diriger nos prières vers le ciel, et nous rappelant la croix du Christ. Bien sûr, nous ne sommes pas obligés de joindre les mains pour prier. Mais ce geste ancestral et riche sur le plan symbolique offre un beau moyen de s’adresser au Seigneur.