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Ne dites plus “avant Jésus-Christ”, mais “avant l’ère commune”

ANNO DOMINI
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Louis du Bosnet - publié le 23/10/17
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Un article du Dailymail paru le 1er octobre rapporte que les jeunes Anglais pourraient bientôt ne plus apprendre les faits religieux avec une référence à l’ère chrétienne (av. J.-C. et ap. J.-C.) mais avec des dates fixées par une ère commune.

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Les élèves britanniques vont devoir s’y faire.  Ce changement intervient suite aux recommandations émises par les SACREs, sorte de commissions locales consultatives dédiées à la politique éducative mises en place Outre-Manche. Leur objectif avec cette recommandation ? Ne pas “offenser les élèves non chrétiens”, explique-t-on.

Concrètement, les termes “avant Jésus-Christ” (av. J.-C.) et “après Jésus Christ” (ap. J.-C.) seraient désormais proscrits des cours de culture religieuse. Ils seront respectivement remplacés par “avant l’ère commune” (AEC) et “après l’ère commune” (EC), jugés plus neutres et dépourvus de toute référence religieuse. Avec ces nouvelles dispositions, l’élection de François au Saint-Siège est donc survenue un 13 mars 2013 EC au Vatican…

Surprise en Grande-Bretagne

Est-il utile de préciser que ces bouleversements ont suscité un certain étonnement auprès de la communauté chrétienne britannique. “Je n’ai jamais rencontré un responsable musulman, ou juif, se plaignant d’être offensé”, a ainsi déclaré au Telegraph, l’ancien archevêque de Cantorbery, Lord Carey.

Même son de cloche auprès du reste des autorités religieuses du pays, qui ont elles aussi eu quelques difficultés à dissimuler leur surprise. “Je ne crois pas que les musulmans soient choqués par l’utilisation d’un tel calendrier” a fait savoir un des imams de Leicester, Ibrahimo Mogra. D’autres préfèrent même ironiser, constatant que malgré le changement de nomenclature, c’est bien la naissance du Christ qui demeurait toujours le seul point de référence.

L’ère commune agite les passions à travers le monde depuis longtemps. Elle a même par le passé trouvé un écho favorable auprès de Kofi Annan, ex-secrétaire général des Nations Unies. En 1999, il avait jugé que “le calendrier chrétien n’appartenait plus exclusivement aux chrétiens”.

Un héritage du VIIe siècle

Avant de s’inviter dans le débat en Grande-Bretagne, où la radio mondiale BBC l’utilise même depuis 2011 au nom de son “impartialité”, elle avait déjà séduit d’autres pays nord-européens à l’image du Danemark et de la Finlande. Les nations d’Asie et de l’ex-bloc soviétique ont toujours privilégié l’ère commune pour des motifs religieux ou idéologiques.

En France comme dans l’ensemble des organisations mondiales, l’Anno domini nostri Iesu Christi (“En l’année de notre Seigneur Jésus-Christ”), ou l’an 1, est l’événement historique servant de point de repère au calendrier. Instaurée au VIIIe siècle, elle reste sur le territoire français la seule et unique norme calendaire reconnue par l’État.

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