Pour les 500 ans de la réforme, le président Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens fait le bilan de l’état du dialogue oecuménique entre catholiques et protestants.
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Le cardinal Kurt Koch préside depuis 2010 le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, département de la curie romaine fondé à la suite du concile Vatican II dont le but est de favoriser l’œcuménisme, avec les protestants comme avec les orthodoxes. Présent exceptionnellement en France dans le cadre du colloque « En 500 après Martin Luther : réception et conflits d’interprétation (1517-2017) », organisé entre le 17 et le 19 octobre par l’Institut catholique de Toulouse (ICT) a organisé un colloque sur le thème, il fait le point avec nous sur l’état actuel du dialogue oecuménique entre catholiques et luthériens.
Aleteia : Vous êtes président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens. En quoi cela consiste cette fonction ?
Mgr Kurt Koch : Ce Conseil pontifical est responsable de toutes les relations œcuméniques. Nous avons deux sections : une section est et une section ouest. Dans l’histoire de l’Église, nous avons deux types de divisions fondamentales, une à l’est et l’autre à l’ouest. Notre conseil a pour objectif de surmonter ces divisions.
Où en est aujourd’hui le dialogue entre catholiques et protestants ?
Le colloque à Toulouse porte sur le dialogue entre catholiques et luthériens. Il me semble possible de faire un grand pas très bientôt. Un premier a déjà été fait avec l’adoption commune de la doctrine sur la justification (qui affirme, conformément à l’épître aux Romains de Paul, que les pêcheurs sont sauvés par la foi – ndlr), signé par la Fédération luthérienne mondiale et par le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens. Un deuxième pas a été fait lors de la grande commémoration commune de la réforme entre luthériens et catholiques, le 31 octobre 2016, à Lund en Suède, présidée par le pape François et l’évêque Munib Younan, secrétaire général de la Fédération luthérienne mondiale. Ce fût un très beau moment.
Sur quels plans peut-il encore il y avoir des avancés ?
Dans cette déclaration commune à propos de la doctrine de la justification, il est dit que les problèmes ecclésiologiques ne sont pas encore résolus. J’ai proposé une nouvelle déclaration commune sur l’Église, le ministère et l’Eucharistie. Je découvre avec surprise que des dialogues régionaux travaillent sur ce thème. Aux États-Unis, un document a déjà été publié. Il y a deux semaines, j’ai reçu un document provenant de Finlande. J’espère que nous pourrons avancer sur ce chemin.
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Nous fêtons les 500 ans de la Réforme, qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Pour la préparation de la commémoration commune de la Réforme, nous avons préparé un document intitulé « Du conflit à la communion ». Dans le passé nous avons eu beaucoup de conflits et nous sommes maintenant sur le chemin de la communion, afin de retrouver l’unité. Ce document a trois points forts. Il y a d’abord la gratitude. Maintenant, nous avons 50 ans de dialogue très fructueux entre catholiques et luthériens. Nous avons pu redécouvrir ce que nous avions de commun. Il faut se rappeler que Martin Luther n’a pas voulu rompre l’unité de l’Église, ni en établir une nouvelle. Malheureusement la division et les guerres confessionnelles sont arrivées. C’est pour cela que le deuxième point fort est la pénitence pour tout ce que nous avons fait contre les autres dans le passé. Le troisième est l’espérance. Nous espérons que cette commémoration nous mènera vers l’unité.