Que ce soit pour convaincre votre ado d’y aller pendant les vacances ou pour vous rassurer si l’initiative vient de lui/elle, voici notre retour d’expérience enthousiaste, après la visite estivale de deux camps spi pour les jeunes. Au programme, développement de la foi, mixité sociale, et activités en tous genres..
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Les “camps spi” ont pris, depuis 20 ans, un essor considérable. Des milliers d’ados vivent des moments fondateurs pour leur vie de Foi mais sont parfois peu prolixes à leur retour. Pour les laisser (re)partir en toute confiance et comprendre la richesse de ce qui s’y passe entre deux batailles d’eau, nous avons passé pour vous quelques jours en Sologne à Nouan Le Fuzelier, et dans la Marne à l’abbaye de Vive Fontaine. Le point commun ? Des jeunes des églises et des périphéries plongés ensemble dans la Joie de la Bonne Nouvelle. En plus de proposer une vraie mixité sociale, ces camps sont organisés par des communautés nouvelles charismatiques, qui allient fidélité au magistère et audace missionnaire.
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Danses d’Israël et concert de Grégory Turpin
Retour sur image(s). Juillet 2017. Il est 21 heures à Nouan le Fuzelier. Une quinzaine de jeunes de tous horizons se peignent le visage. D’autres s’habillent de sacs poubelles. La musique est à fond, la tente où a lieu le spectacle, bondée. Si la comédie musicale jouée, inspirée d’Indiana Jones, est parfois incompréhensible, la joie qui règne chez tous ces jeunes est, elle, évidente à saisir. La fin laisse coi : la soirée se termine dans une drôle de sarabande. Rabbi Jacob ? Presque : ce sont des danses d’Israël qui servent à louer le Seigneur de tout son corps. Si pour le néophyte, cela surprend, pour eux c’est une évidence, et ils y participent avec autant de joie qu’à la dégustation de gaufres au Nutella qui suivra avant l’extinction des feux.
Au milieu d’eux, en habits, religieux et religieuses venus de tous les continents et parlant toutes les langues. Mais plus que le rapprochement des continents, celui des milieux est extraordinaire. Chères au pape François, les périphéries sont chez elles au camp Espérance Jeunes, organisé par la communauté des Béatitudes.
Même ambiance sous le chapiteau de l’abbaye de Vive Fontaine à Andecy. Dans les prés voisins, les vaches regardent les 300 jeunes qui vibrent au son du concert de Grégory Turpin. Les petites sœurs en Converse ne sont pas en reste dans la foule qui danse, et leurs 20 ans ne sont pas loin. Julie et Paul, 21 ans, y reviennent pour la deuxième année comme moniteurs. Julie s’occupe d’un groupe de lycéennes, une bande de copines originaires d’Afrique centrale. « J’ai du gérer les disputes entre elles, mais au bout de quelques jours, elles ont arrêté de faire bande à part et se sont fait des camarades d’ailleurs ». Ce qui a fait revenir Julie ? « L’amitié avec les religieux de la communauté. Ils me connaissent, j’ose me confier à eux, ils me font confiance. Ici je me sens chez moi »
Des camps attractifs pour “accrocher” les jeunes
La mixité sociale est un atout au camp pour ados des Béatitudes, qui se réclament de la pédagogie salésienne basée sur la confiance et la bienveillance. L’engagement et la préparation très fine des d’animateurs mobilisé chaque année permettent aux jeunes de faire une unité de vie humaine spirituelle et intellectuelle à travers les différents temps proposés.
De son coté, la charismatique communauté du Verbe de Vie, fondée en 1986, développe son don pour l’animation musicale et théâtrale au service de l’évangélisation. Pour faire plus attractif qu’un écran d’ordinateur, elle met la barre haute sur la qualité des costumes, décors et bandes son de ses spectacles. Cousus à des centaines de kilomètres de là par sœur Bénédicte, virtuose des aiguilles, des centaines de déguisement dignes d’une scène londonienne attentent de trouver leur propriétaire d’un soir.
Un cadre où se poser les bonnes questions sur la foi
Cette année, à Nouan-le-Fuzelier, les adolescents ont été invités à réfléchir sur la présence du Saint-Esprit dans leur vie. Mais si l’immersion en monde catho est totale, pas de sur-dosage. Le Père Jean-Bosco, responsable, panache les activités : le séjour est rythmé par des moments de sport et de détente, d’ateliers artistiques ou manuels, allant de la poterie au breakdance en passant par la fabrication de chapelets, l’Ultimate-Frisbee ou l’apprentissage du graffiti. Les jeunes n’ont eu que l’embarras du choix !
Afin de raviver leur foi et de rencontrer le Seigneur en profondeur, des enseignements, veillées, messes, louanges et autres moments forts de prière sont proposés chaque jour dans les différents camps, permettant aux jeunes de réfléchir aux grandes questions qui traversent leur vie : Comment prier ? Est ce que la foi est compatible avec les découvertes scientifiques actuelles ? Pourquoi la souffrance et la mort existent-elles ? Comment dialoguer avec les autres religions ? Aimer en vérité, est-ce encore possible ? Et les encadrants ne mégotent pas sur les temps à la chapelle : les emplois du temps affichés dans le cloître sont dignes d’une vie conventuelle. Ici la présence aux offices n’est pas une option, pas plus que l’adoration nocturne ou les confessions. Et les jeunes en redemandent, en ressentant même après la veillée miséricorde, un tournant dans leur vie au camp.
Immersion dans une Église dépoussiérée
A la veillée témoignage, classique en fin de camp, les jeunes sont appelés à rendre grâce pour ce qu’ils ont reçu. Pas un nouveau n’aurait parié un centime sur le fait qu’il se retrouverait au bout de trois jours en larmes devant une exposition de Saint Sacrement, le cœur bouleversé par l’Amour inconditionnel de Dieu. C’est pourtant un des fruits de ces camps pour ados, qui proposent audacieusement la Bonne Nouvelle. Quand le “spi” n’est pas en option, mais annoncé de manière décomplexée, les résultats sont étonnants. En témoigne Cécile : « je me suis vraiment dit que Dieu m’aimait comme j’étais, là maintenant, et j’ai été inondée de joie ».
Les fiorettis continuent à pleuvoir, passé la gêne de parler dans le micro : « J’ai découvert qu’ici, c’est le même Jésus qu’à la messe où il n’y a que des cheveux blancs”, “enfin, je peux parler de ma foi avec des jeunes de mon âge”, “je ne savais pas qu’il y avait des religieux qui dansaient”, “c’est la première fois que je ne m’ennuie pas à la messe”… Les plus anciens confirment, parlant de changements dans la durée, comme une messe de semaine en solo, une reprise de la confession, voire la découverte de l’accompagnement spirituel… Certains deviendront même moniteurs une fois majeurs.